Députés : qui sont les moins assidus ?

Pour la session 2010-2011, 101 députés, sur les 577 que compte l'hémicycle, auraient fait l'objet de sanctions pour un total de 95.142 euros.
Pour la session 2010-2011, 101 députés, sur les 577 que compte l'hémicycle, auraient fait l'objet de sanctions pour un total de 95.142 euros. © MAXPPP
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Charles Carrasco , modifié à
En 2011, Montebourg, Copé, Hollande ont été souvent absents de l’hémicycle.

En 2011, nos députés ont toujours autant de mal à occuper les bancs de l’Hémicycle. Le site Nos Députés.fr, l’observatoire de la vie citoyenne, met régulièrement en ligne une synthèse générale de l’activité parlementaire sur les 44 sessions de l’année. En cette année pré-électorale, les députés, davantage médiatiques, ont été moins présents à l’Assemblée.

Ce rapport prend en compte sept critères dont  les interventions dans les commissions mais aussi les amendements ou encore les propositions de lois. "Ce n’est pas une vraie étude. Nous mettons en ligne ce que nous trouvons sur des critères objectifs. Comme par exemple les comptes rendus des débats à l’Assemblée publiés au Journal officiel", explique Tangui Morlier, co-fondateur joint par Europe1.fr.  L’objectif est d’offrir aux citoyens un aperçu du travail de leurs élus. Europe1.fr a choisi de passer au crible les semaines d’activités des députés.

Montebourg pointé du doigt

Arnaud Montebourg

Parmi les personnalités politiques,  Arnaud Montebourg, l’ancien candidat à la primaire socialiste, fait partie des députés les moins assidus avec une semaine de présence l’an dernier. En 2011, le bilan du député de Saône-et-Loire est maigre : sept amendements, deux propositions de loi et quinze questions rédigées. Respectivement avant-dernier et dernier du classement, seuls Franck Marlin (député UMP de l’Essonne) et Sylvia Bassot (députée UMP de l’Orne) ont un moins bon bilan. Ils totalisent moins d’une semaine de présence à l’Assemblée.

Des candidats à la présidentielle absents

Jean-François Copé

Certains dirigeants de partis politiques sont également épinglés. Jean-François Copé, le patron de l’UMP, compte seulement trois semaines d’activité à l’Assemblée avec 45 interventions, trois amendements, quatre propositions de loi et une question. Patrick Balkany, le maire UMP de Levallois-Perret ne fait pas partie non plus des assidus avec seulement huit semaines d’activité.

Dans cette année pré-électorale, les candidats à la présidentielle n’ont pas été très présents. François Bayrou est devant François Hollande avec 25 semaines de présence pour le Béarnais contre dix pour le député de la Corrèze. Pour autant, ces chiffres sont à prendre avec précaution car ce rapport ne fait pas le distinguo entre les élus qui "pointent" et ceux qui participent réellement aux travaux parlementaires.

Néanmoins, il permet de dégager une tendance claire : l’exposition médiatique d’un député est souvent le contraire de son travail parlementaire. "Les députés de l’ombre effectuent un gros boulot", insiste encore Tangui Morlier, un des créateurs du site.

Les premiers de la classe

Henri Emmanuelli 02 03 2011

© Europe 1

En haut du tableau, les meilleurs élèves sont Michel Diefenbacher, le député UMP du Tarn-et-Garonne avec 42 semaines de présence mais aussi Charles de Courson (Nouveau Centre de la Marne) ainsi qu'Henri Emmanuelli (député PS des Landes) qui ont tous les deux 40 semaines de présence.

Enfin dernier enseignement de l’Observatoire : l’absentéisme n’a pas de couleur politique. Les 297 élus UMP affichent en moyenne 28 semaines de présence en 2011 contre 27 pour leurs collègues socialistes. Du côté des Verts, Noël Mamère (Gironde) ne totalise que 27 semaines d’activités, contre 31 pour le député communiste, André Chassaigne. 

Une des raisons souvent invoquées pour expliquer l’absence des députés est le cumul des mandats. Pourtant, l’Observatoire montre que leurs multiplications n’a pas mécaniquement d’impact sur le travail à l’Assemblée. Cette année, plusieurs "non-cumulards" ne sont pas forcément venus davantage au Palais Bourbon. "Jean-Christophe Cambadélis n’a qu’une fonction mais il est peu présent (21 semaines)", note Tangui Morlier.

Plus de 90.000 euros d’amende

Patrick Balkany, député des Hauts-de-Seine.

Selon le nouveau règlement de l’Assemblée, adoptée dans la foulée de la révision constitutionnelle de 2008, les députés épinglés se voient infliger une retenue financière de 355 euros par absence de non-justifiée. Ce qui correspond à environ 25% de leur indemnité de fonction de 1420 euros. Pour la session 2010-2011, 101 députés, sur les 577 que compte l'hémicycle, auraient fait l'objet de sanctions allant de 355 à 4615 euros, soit un total de 95.142 euros.

Deux députés épinglés cette année en avaient déjà fait les frais en 2010. Patrick Balkany aurait versé plus de 4.000 euros et Arnaud Montebourg, près de 3.900 euros.