DSK : le PS veut "tourner la page"

Jack Lang a salué "l'analyse visionnaire" de DSK sur l'Europe.
Jack Lang a salué "l'analyse visionnaire" de DSK sur l'Europe. © REUTERS
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avec Anissa El Jabri et agences , modifié à
REACTIONS - Les ténors socialistes ont diversement réagi à l'interview de l'ex-patron du FMI.

"Combatif", "courageux", "émouvant", mais aussi vision d'un "gâchis" et envie de "tourner la page". Les qualificatifs ne manquent pas chez les socialistes pour décrire l'attitude de Dominique Strauss-Kahn pendant son interview, très attendue, dimanche au 20 heures de TF1. Jean-Marie Le Guen, proche de DSK, a ainsi salué la "gravité" et la "force" de l'ancien directeur général du FMI. "C'était un acte de courage", a-t-il indiqué , après l'interview.

"Je l'ai trouvé grave avec un sens des responsabilités très fort. Il a reconnu ses torts, et il a proclamé son innocence devant la procédure judiciaire, et devant les procédés calomniateurs dont il a été victime.
Il n'a rien à voir avec ce tableau décrit à desseins par certains", a ajouté Jean-Marie Le Guen sur Europe 1.

"Il a reconnu ses torts" :

Jack Lang, lui, a estimé que son "ami" avait "parlé la langue du cœur, de la vérité et de l'intelligence", jugeant son intervention "remarquable", "pleine d'émotion et de justesse". "Je suis fier d'être son ami", a-t-il ajouté. De son côté, Benoît Hamon, porte-parole du PS, a jugé que Dominique Strauss-Kahn "s'est exprimé là où il était attendu", "il a reconnu une faute", "il était utile et indispensable qu'il reconnaisse cette faute (...). Maintenant il est utile et important que nous passions à autre chose".

Montebourg "pas convaincu"

Le son de cloche était très différent chez le candidat à la primaire socialiste Arnaud Montebourg, qui était l'invité d'Europe 1 lundi matin. "Je n'ai pas été convaincu", a-t-il affirmé. "Je crois que ce qui compte, c'est que nous tournions définitivement cette page qui n'était pas seulement l'humiliation d'un homme - et je crois que ses propos intimes étaient sincères -, mais aussi, et c'est là le problème, je crois que la France a été un peu abîmée dans cette affaire, et la gauche et ses perspectives aussi".

Il a dit souhaiter que DSK s'astreigne désormais à "un silence méthodique, car nous avons besoin de travailler tranquillement (...) Nous travaillons à l'alternative et à l'alternance". Avant de regretter qu'il n'ait pas présenté d'excuses : "pour moi, il aurait pu, comme il l'a fait au Fonds monétaire international, présenter des excuses, afin que nous puissions parler d'autre chose", a affirmé Arnaud Montebourg.

DSK au gouvernement ? "Pas d'actualité", dit Royal

Concernant l'avenir politique de Dominique Strauss Kahn, Ségolène Royal a affirmé lundi sur RTL qu'il n'était "pas d'actualité" qu'il prenne des responsabilités ministérielles. La présidente du Poitou-Charentes a elle aussi souhaité qu'on tourne la page de cette affaire. "Je retiens l'envie de tourner la page", a-t-elle dit. "A la fois il l'a laissé entendre, mais aussi l'envie pour le téléspectateur, la téléspectatrice que j'étais, l'envie de tourner maintenant la page, de permettre aux Français de passer à autre chose, d'élever le débat politique". "Cette émission a permis de clore quelque chose qui nous a beaucoup trop occupés", a-t-elle poursuivi.

Hollande réagit au "pacte" avec Aubry

De son côté, François Hollande a rappelé dimanche soir que, contrairement à Martine Aubry, il n'avait pas d'accord avec Dominique Strauss-Kahn. "Donc je n'ai pas à être soit obligeant, soit désobligeant", a-t-il déclaré, jugeant que l'affaire "ne relève pas du domaine politique".

Pierre Moscovici, proche de DSK mais désormais directeur de la campagne de François Hollande, est revenu sur cet accord lundi sur I-Télé. "J'ai noté qu'il a mentionné un pacte, pacte que Martine Aubry elle-même niait il y a encore peu de temps. J'ai noté qu'il avait dit lui-même qu'il allait être candidat alors qu'elle nous disait il y a quelque temps qu'il n'y avait rien de fait", a-t-il mentionné. "Quand on entre dans une élection comme la primaire, on doit être déterminé par soi-même et par ses convictions", a-t-il glissé à l'endroit de la maire de Lille, rappelant que François Hollande avait toujours "critiqué le pacte".