DSK : Sarkozy discret, Fillon direct

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Hélène Favier , modifié à
Pas une fois, Sarkozy n’a évoqué l’inculpation de DSK en public. Fillon est, lui, monté au créneau.

Ni l’un, ni l’autre n’ont encore pris la parole publiquement. Mais Nicolas Sarkozy et François Fillon se sont tous deux exprimés, mardi, devant les membres de l’UMP. D’une même voix, ils ont appelé au "sang-froid" et à "la retenue" face à l’inculpationde Dominique Strauss-Kahn. Ce fût le seul point commun entre leurs deux discours.

Pas un mot, comme si de rien n’était

Lors du petit-déjeuner hebdomadaire de la majorité, Nicolas Sarkozy a d’abord appelé au "sang-froid, le courage, l'unité", sans citer le nom de DSK. Selon des participants, le chef de l’Etat a ensuite précisé : "j'ajouterais la dignité, c'est la ligne de conduite de la majorité".

"La préoccupation des gens, c'est leurs difficultés dans la vie quotidienne. Nous devons conduire le pays, nous sommes des rocs de solidité, je ne le pense pas que depuis ce week-end", a insisté Nicolas Sarkozy. "Il faut suivre cette ligne, nous avons un travail à faire", a-t-il également déclaré, citant les G8 et G20, ainsi que les réformes à venir.

Mais le chef de l'Etat n'a à aucun moment évoqué l'affaire Strauss-Kahn proprement dite, il n'a fait aucune mention du directeur général du FMI ni de la victime présumée dans cette affaire. Il n'a pas non plus évoqué son éventuel impact politique sur la campagne présidentielle de 2012, ni même sur l'image de la France à l'étranger. Bref, sans un mot, le président a réussi à évacuer l’affaire dont il dit en privé, selon LeMonde.fr, qu’elle plombe le PS, qui a d’ores déjà perdu la bataille "de la morale".

Fillon évoque "des actes très graves" si "avérés"

De son côté, François Fillon n’a pas eu les mêmes hésitations et a clairement évoqué Dominique Strauss-Kahn, même si c'était à huis clos, devant les députés UMP à l'Assemblée nationale.

"C'est une affaire de droit commun, pas une affaire d'Etat", a-t-il d’abord estimé. "Si les faits reprochés à Dominique Strauss-Kahn étaient avérés, nous serions en présence d'un acte très grave qui n'appelle aucune excuse", a-t-il lancé, salle Colbert. Des propos qui ont été confirmés par Matignon.

Selon lui, le directeur général du FMI "a le droit à la présomption d'innocence et la victime présumée a le droit au respect et à la compassion", a-t-il martelé sous les applaudissements.

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