Comment le FN veut gagner en crédibilité

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Fabienne Cosnay et Caroline Roux , modifié à
L'INFO POLITIQUE - Marine Le Pen présentera les contours d'un gouvernement FN pour sa rentrée à Marseille. 

Démonstration de force à Marseille. On l'a peu entendue cet été. Elle retrouvera la scène politique cette semaine. Après une interview au 20 heures de TF1 jeudi, Marine Le Pen rejoindra Marseille pour le week-end à l'occasion de l'université d'été du parti. Pour sa rentrée politique, la présidente du Front national fera un meeting dimanche devant près de 4.000 personnes. Cette démonstration de force dans la cité phocéenne n'a rien d'un hasard. Car au fil des scrutins, le FN s'enracine à Marseille. Pour rappel, à la présidentielle de 2012, Marine Le Pen avait obtenu 21,22 % des voix.  Une enquête Ifop-Fiducial pour le JDD publiée dimanche a conforté le parti en vue des municipales : le candidat du FN à Marseille Stéphane Ravier est crédité de 25% des voix, derrière l'UMP mais devant le PS.

Changement de tactique. La présidente du FN a établi sa stratégie. Dans son discours dimanche, Marine Le Pen n'a pas prévu de s'étendre dans la critique de l'UMP-PS pour ne pas enfermer son parti dans le rôle de la simple contestation et du rejet systématique. 

>>> Pour Caroline Roux, éditorialiste politique d'Europe 1, Marine Le Pen travaille ainsi au point faible de son parti : le manque de crédibilité.

Que va dire Marine Le Pen ? Selon les informations d'Europe 1, la présidente du parti d'extrême droite veut ni plus ni moins présenter "une nouvelle façon de faire de la politique". A la tribune, dans une allocution qui ressemblera à un discours de politique générale, la patronne du FN  présentera les contours d'un gouvernement FN. Pas une addition d'énarques mais des ministrables issus du monde de l'entreprise, des ouvriers, des salariés. "La mise en musique de son discours anti-élite un brin démago", résume l'éditorialiste politique d'Europe 1 Caroline Roux.

Un nouvel économiste débauché. Un discours anti-élite donc mais dans les faits, le FN continue à débaucher des économistes pour se donner une crédibilité. Dernier en date : Jean-Pierre Vesperini, professeur agrégé des Facultés de Droit et de Sciences économiques, ancien membre du Conseil d’analyse économique auprès du Premier ministre. L'expert défendra la sortie de l'euro lors d'une conférence, dimanche, juste avant le discours de Marine Le Pen.