Collomb : "je ne ferai pas partie du prochain gouvernement"

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INTERVIEW E1 - Le maire de Lyon estime qu'il faut définir un cap et s'y tenir.

Il est un personnage qui compte au parti socialiste. Bien qu’éloigné de la rue de Solferino, Gérard Collomb pèse par sa réussite à Lyon, qu’il dirige depuis 12 ans. Logique donc que son nom circule alors que François Hollande a acté l’idée d’un remaniement.

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Le remaniement, ce sera sans lui. Social-démocrate assumé, le sénateur-maire de Lyon a le profil (presque) parfait pour entrer au gouvernement. "Mais je pense que je ne ferai pas partie du prochain du gouvernement", a-t-il assuré mercredi matin sur Europe 1, car "le président de la République ne veut que des ministres à plein temps et donc des gens qui ne cumulent pas. Or, pour moi la priorité est la ville de Lyon", a-t-il expliqué. S’il semble donc avoir choisi sa ville plutôt qu’un maroquin, Gérard Collomb juge toutefois l’idée d’un remaniement opportune "à condition qu'il indique une ligne politique nouvelle."

Collomb : "Il faut maintenant des équipes...par Europe1fr
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"Les Français n’y comprennent plus rien". Une condition qui n’est pas lancée au hasard. Depuis la capitale des Gaules, l’ancien soutien de DSK, qui s’est rabattu ensuite sur François  Hollande, voit d’un mauvais œil les discordances gouvernementales. Et il le dit haut et fort : "c'est la politique qui est menée qui doit être repensée. On n'a jamais véritablement tranché, en tout cas de manière officielle, entre deux lignes." Et de détailler ces deux options politiques, l’une portée par Pierre Moscovici, l’autre par Arnaud Montebourg : "il y a le cap affirmé par François Hollande, celui d'une certaine rigueur, de la réduction des déficits (…) Puis d'autres voix s'élèvent pour dire qu'il faut faire de la relance, mener une autre politique." Et de conclure de cette hésitation : "les Français n'y comprennent rien, on ne sait pas quel est le cap affiché. C'est cela qu'il faut changer".

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Des personnalités visées. Gérard Collomb a toujours eu une position iconoclaste au PS, qui lui permet de dire franchement ce que d’autres murmurent. En affirmant que la ligne politique n’a pas été tranchée, c’est indirectement François Hollande qu’il critique. Le président aurait-il dû virer les frondeurs, comme son turbulent ministre du Redressement productif ? "Je ne fais pas une fixette sur Arnaud Montebourg. Je pense qu'il est symptomatique d'un certain nombre d'incohérences qui ont pu avoir lieu au cours de cette année et qu'il faut rendre de la cohérence à cette équipe", a-t-il tranché. Et quand on lui propose le nom de ténors du PS pour entrer au gouvernement, ce sont les noms de Martine Aubry et Ségolène Royal qui reviennent avec le plus d’évidence. Pas pour lui. "Vous m'auriez dit Louis Gallois par exemple, j'aurais totalement acquiescé."