Chevènement : "l'euro peut nous quitter"

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H. Favier , modifié à
Selon le candidat à la présidentielle, un défaut de paiement de l’Italie pourrait être fatal à la monnaie unique.

"Est-ce que l'euro ne va pas nous quitter", s'est interrogé Jean-Pierre Chevènement, mercredi soir sur le plateau d'Expliquez-Vous diffusé sur Europe 1 et I-Télé. "Ce n'est pas un choix aujourd'hui de sortir de l'euro. En revanche, l'Euro peut très bien nous quitter", a précisé le candidat à la présidentielle de 2012, estimant que cette hypothèse serait atteinte si l'Italie "faisait défaut" dans le paiement de sa dette. "Cela se répercuterait alors sur nos banques [la France est exposée à hauteur de 416 milliards] et ce serait une catastrophe", a asséné le souverainiste peu optimiste sur les chances de survie de la zone euro. 

L'Italie dans le collimateur

Après la Grèce, l’Italie est, depuis plusieurs semaines, dans le collimateur des marchés qui doutent de la capacité du pays à rembourser son énorme dette de 1.900 milliards d'euros. En dépit de l’annonce de la démission du président du Conseil, Silvio Berlusconi, la Bourse de Milan a clôturé mercredi sur une chute de 3,78% tandis que les taux obligataires (le taux auquel l’Italie emprunte) planaient au-delà des 7%, un record insoutenable sur le long terme.

Dans ce contexte, "où va-t-on ?", a encore questionné Jean-Pierre Chevènement, demandant "à tous les candidats à la présidentielle de 2012" d’expliquer très clairement quel pouvait être leur plan post-2012 pour faire face à cette crise.

Guaino : l'Italie est loin d'être une petite économie

Sur le même plateau que Jean-Pierre Chevènement, Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, lui, s’est voulu plus rassurant : "Ce qu’il faut faire, c’est redonner de la crédibilité à l’Italie, qui a, certes, des problèmes de dette mais qui est loin d’être une petite économie. Elle peut rembourser ses dettes. Sauf si évidement les taux ne cessent de monter".

Mercredi, les dirigeants de la zone euro ont assuré n’avoir aucun projet d'aide financière en direction de l'Italie. "Il n'y a pas grand chose, sinon rien, que nous puissions faire dans l'immédiat. C'est la question de la confiance que l'Italie va devoir reconstruire d'elle-même", a assuré un responsable de la zone euro.