Ces politiques abonnés au cumul des mandats

Michel Delabarre, sénateur-maire PS de Dunkerque, n'a pas assez de doigts pour compter toutes ses fonctions officielles : 23 au total.
Michel Delabarre, sénateur-maire PS de Dunkerque, n'a pas assez de doigts pour compter toutes ses fonctions officielles : 23 au total. © MAXPPP
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Rémi Duchemin, avec Ludovic Fau , modifié à
Certains élus trustent parfois plus de 20 fonctions, selon Europe 1 et L’Express. Tour d’horizon.

Un mandat ne leur suffit pas. Alors certains élus en ont deux, parfois trois, et ils peuvent aussi cumuler leurs fonctions électives avec des responsabilités supplémentaires. Ces élus sont les rois des cumulards, ceux qui sont visés par la future loi sur le non-cumul, qui sera discutée devant le Sénat à partir de la semaine prochaine. En partenariat avec Europe 1, L’Express a enquêté sur ces champions du cumul et établi un classement de 141 boulimiques du pouvoir. Et certaines situations sont à peine croyables.

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Delebarre champion toutes catégories. Tout en haut de ce classement se trouve le socialiste Michel Delabarre. Cet ancien ministre est sénateur-maire de Dunkerque, mais aussi président de communauté urbaine. Trois fonctions électives donc, à laquelle il faut ajouter la bagatelle de… 23 fonctions. L’homme est ainsi ^président de l’Association des communautés urbaines de France, président du conseil de surveillance d’un hôpital, d’une société HLM, ou encore d’une chaine de télé locale. Selon L’Express, ce magma de fonctions représentent pas moins de sept emplois à temps plein.

Baylet ne voit pas le problème. Le podium est complété par deux autres barons locaux. D’abord le sénateur-maire socialiste de Tours, Jean Germain, qui collectionne 12 mandats et fonctions, et le radical de gauche Jean-Michel Baylet, qui est notamment sénateur, président du département du Tarn-et-Garonne et patron de La Dépêche du Midi. "Moi, je travaille sept jours sur sept. C’est un choix. Je délègue et les choses se passent très bien", rétorque le président du PRG, interrogé par Europe 1.

 

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"Les élus doivent être des élus de proximité. Je considère que le cumul est un gage d’efficacité quant à la capacité à régler les gros dossiers qui ne se règlent pas en province mais qui continuent à se régler à Paris.  Donc, tout ce débat est totalement démagogique. Quant à ces classements, je ne sais sur quels critères ils sont faits. J’aurais 10 responsabilités ou fonctions. Bon. Je n’en vois pas 10, mais enfin, je vais vérifier", conclut celui qui est aussi conseiller municipal de Montjoi.

L’UMP juste devant le PS. Globalement, dans ce classement des 141 plus gros cumulards, c’est l’UMP qui arrive en tête avec 57 super-cumulards, à commencer par Christian Estrosi et Jean-François Copé, tous les deux dans le Top 10. Le PS arrive juste derrière avec 55 super-cumulards. Mais en moyenne, c’est à l’UDI de Jean-Louis Borloo que les élus cumulent le plus.

Le projet de loi bientôt étudié au Sénat ne mettra certainement pas fin à toutes les formes de cumul. Mais pour ces élus, ce sera tour de même une vraie révolution.

Retrouvez dès maintenant les infos sur l'Express.fr ainsi que l'intégralité de l'enquête, mercredi, dans le magazine L'Express, en partenariat avec Europe 1.