Ce parti révisionniste qui a bloqué le FN au Parlement européen

Janusz Korwin-Mikke, le chef de file du KNP
Janusz Korwin-Mikke, le chef de file du KNP © MaxPPP
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ECHEC - Pour former son groupe, le FN misait sur les Polonais du KNP. Une extrême-droite peu au goût du Néerlandais Geert Wilders.

Surtout pas les néo-nazis. Première déconvenue pour Marine Le Pen au Parlement européen puisque le FN n'a pas réussi à former une groupe parlementaire. Le parti d'extrême-droite ayant refusé de copiner avec les néo-nazis allemand ou grecs, il s'était tourné vers un autre partenaire, les Polonais du Congrès de la nouvelle droite, le KNP, dont les positions sont pour le moins tendancieuses. Trop extrêmes, même, pour le principal allié du FN, Geert Wilders, le Néerlandais du Parti de la liberté.

Ce dernier a catégoriquement refusé de siéger avec Janusz Korwin-Mikke, le chef de ce parti politique d'extrême-droite, quitte à torpiller l'existence même de ce groupe politique qui lui assurait pourtant une influence certaine au Parlement européen. Il faut dire que le KNP ne fait pas dans la demi-mesure.

Le Pen Parlement européen Wilders

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Prenez de la misogynie. Janusz Korwin-Mikke et son gang des nœuds papillons se sont notamment illustrés par des positions fermement anti-avortement : "Le meurtre de personnes innocentes ne peut rester impuni simplement parce qu’ils sont, en raison de leur jeune âge, incapable de se défendre et qu’ils n’ont pas de droits", a déclaré un lieutenant du parti.

Korwin Mikke

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De droits, les femmes non plus ne devraient pas en avoir, selon le KNP. "Les femmes sont plus stupides que les hommes et ne devraient pas avoir le droit de voter", a déclaré Janusz Korwin-Mikke. "L’évolution s’est assuré que les femmes ne soient pas trop intelligentes. Après tout, aucun être intelligent n’est capable de rester plus d’une heure par jour avec un bébé et tout son charabia enfantin", persiste celui qui se positionne clairement dans le clan conservateur, quand il s’agit de questions de société, d'après le quotidien britannique The Guardian.

Ajoutez de l’anti-démocratie. De toute manière, le droit de vote en lui-même ne devrait pas vraiment exister, selon Wipler, un cadre du parti, qui a déclaré dans le journal polonais Rzeczpospolita : "Nous sommes des républicains, et pas des démocrates".

Saupoudrez le tout de révisionnisme. Concernant la peine de mort, Janusz Korwin-Mikke est franchement pour son rétablissement, y compris pour Hitler, qui "devrait être certes pendu pour avoir commis de nombreux crimes, mais pas pour l’Holocauste". Car oui, en plus de refuser le droit de vote aux femmes, de refuser l’avortement (de toute manière interdit en Pologne), l’homme politique polonais soutient des positions révisionnistes. Selon lui, "le Führer du IIIe Reich n’était probablement pas au courant de l’extermination des Juifs".

Il fustige également l’athéisme de la société française, responsable selon lui de l’immigration "des Arabes qui ont une civilisation supérieure, c’est pourquoi ils nous inondent et nous colonisent".

Voici le frère-ennemi du FN. Mais l’immigration n’est pas franchement le cheval de bataille du KNP. Le combat de Janusz Korwin-Mikke est de démanteler de l’intérieur l’Union européenne, un projet "communiste" selon lui. La protectionniste Marine Le Pen avait accepté d'avaler de belles couleuvres libérales pour former son groupe. Son allié Geert Wilders lui a coupé l'herbe sous le pied, lui évitant des discussions houleuses sur la politique économique à soutenir.

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