Buisson accuse Taubira d'avoir "menti"

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Sophie Amsili , modifié à
- L'ex-conseiller de Sarkozy visé dans l'affaire des sondages va porter plainte.

Patrick Buisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, a accusé mardi matin sur Europe 1 la ministre de la Justice Christiane Taubira d'avoir "menti" dans l'affaire des sondages de l'Elysée. "Elle a menti quand elle a dit qu'elle n'était plus encore membre de l'association [Anticor]. "Nous apporterons la preuve de ce mensonge", a-t-il ajouté.

Dans l'affaire des sondages de l'Elysée, l'association Anticor a engagé plusieurs procédures judiciaires visant indirectement l'ancien chef de l'Etat, et notamment la société Publifact de Patrick Buisson, les accusant d'avoir détourné des fonds publics pour financer des sondages relevant de l'intérêt privé.

Or, selon Patrick Buisson, Christiane Taubira serait toujours membre du comité de parrainage d'Anticor. Il l'accuse d'exercer une influence sur l'instruction de cette affaire. "Nous sommes devant un scandale sans précédent (...) dans l'histoire de la justice française", assure Patrick Buisson. Son avocat va porter  "plainte ce matin pour prise illégale d'intérêts, Mme Taubira ayant un intérêt moral et politique à voir s'ouvrir une instruction où elle est juge, partie et bénéficiaire."

Interrogée par LCP à la sortie des questions au gouvernement à l'Assemblée, Christiane Taubira s'est contentée d'un lapidaire : "M. Buisson ne compte pas".

Une dissolution de l'assemblée "inéluctable"

Par ailleurs, Patrick Buisson s'est dit convaincu que François Hollande sera contraint de dissoudre l'Assemblée nationale. "On a la conjonction d'une impopularité chronique et d'un vote-sanction à l'égard du Parti Socialiste", a-t-il analysé au regard des élections partielles de dimanche. "Cette conjonction renvoie à une faiblesse structurelle : la base électorale de François Hollande est très étroite", a-t-il expliqué, citant les "28% au premier tour" de l'élection présidentielle recueillis par François Hollande, "moins d'un suffrage sur deux" au second tour et une "majorité parlementaire qui représente un peu plus de 25% des inscrits.

"On ne peut pas gouverner durablement dans ces conditions", juge Patrick Buisson, qui conclut : "Le schéma de la dissolution de l'Assemblée nationale devient de plus en plus probable, sinon inéluctable."

UMP : Sarkozy a évoqué  un recours

Alors que la crise de l'UMP perdure, Patrick Buisson a reconnu avoir déjà parlé avec l'ancien chef de l'Etat d'"un éventuel recours". "Ce sont des choses qui ont pu arriver", a-t-il admis."Ce sont les circonstances qui décideront, et pas la politique politicienne, pas les petites manœuvres d'appareil."

"J'ai parlé avec lui hier soir, il est navré de ce qu'il se passe, de l'atomisation des droites", a rapporté Patrick Buisson. "Mais ce n'est pas son rôle aujourd'hui d'être l'arbitre ou le fédérateur." Nicolas Sarkozy n'est pas aujourd'hui "en train de calculer" un éventuel retour, estime son ancien conseiller, qui précise : "c'est à lui d'en décider s'il souhaite revenir."