Brice Hortefeux "doit démissionner"

Benoît Hamon, le porte-parole du PS, estime que lorsque l'"on est condamné comme ça" - faisant référence à Brice Hortefeux -, "on doit démissionner".
Benoît Hamon, le porte-parole du PS, estime que lorsque l'"on est condamné comme ça" - faisant référence à Brice Hortefeux -, "on doit démissionner". © MAXPPP
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avec Yaël Goosz et agences , modifié à
- Le Parti Socialiste estime qu'"il y a trop de faits qui s'accumulent" autour du ministre.

Les premières réactions à la seconde condamnation de Brice Hortefeux sont virulentes. Le Parti Socialiste, via son porte-parole, a estimé qu'"il y a maintenant trop de faits qui s'accumulent autour de la personne de Brice Hortefeux pour qu'il puisse sereinement rester ministre et exercer sa fonction". Benoît Hamon a confié sur Europe 1 que "l'idée qu'(il se fait) de la morale en politique, c'est que quand on est condamné comme ça, on doit démissionner".

"On peut être ministre et deux fois condamné"

"Manifestement, le ministre de l'Intérieur n'a pas été condamné pour n'importe quoi (...) Faut-il qu'il ait beaucoup, beaucoup de services à rendre et qu'il en rende encore beaucoup à Nicolas Sarkozy (le président de la République, ndlr) pour qu'il ait échappé au dernier remaniement et que celui-ci lui fasse encore confiance", a jugé le porte-parole du PS.

"Auparavant, il y avait un jurisprudence qui voulait qu'un ministre mis en examen démissionne. Aujourd'hui, on peut être ministre de l'Intérieur et être deux fois condamné, et être inamovible à ce gouvernement", a commenté Benoît Hamon.

"Il y a la une conception de la république irréprochable qui pose problème" :

Claude Bartolone, député et président du conseil général de Seine-Saint-Denis, a ironisé sur cette nouvelle condamnation du ministre. "Ça commence à faire beaucoup. A la veille de Noël, il commence à avoir sa hotte bien chargée, ce ministre de l'Intérieur", a-t-il déclaré sur Public Sénat. Pour Jean-Jacques Urvoas, député du Finistère et secrétaire national du PS en charge de la Sécurité, Brice Hortefeux doit démissionner. "C'est la première fois depuis 1958 qu'un ministre est condamné à deux reprises. Il lui revient aujourd'hui d'en tirer toutes les conséquences", indique-t-il dans un communiqué.

Même tonalité au Parti Communiste, qui juge "totalement incompréhensible" le maintien de Brice Hortefeux comme ministre après sa condamnation. Le PCF appelle dans un communiqué le chef de l'Etat à respecter sa promesse d'une "République irréprochable".

 

Malaise à droite

A droite on sent le malaise monter : "Ce qui est embêtant , reconnaît un proche député, c'est la loi des séries". Et plusieurs membres importants de la majorité enfoncent le clou : "Brice Hortefeux ne serait plus au gouvernement s'il n'était pas l'ami du président". Du côté de Matignon, on ne fait pas plus de commentaires.

 

Brice Hortefeux a été condamné, vendredi, à verser un euro de dommages et intérêts pour atteinte à la présomption d'innocence de David Sénat, ancien conseiller de Michèle Alliot-Marie à la Chancellerie. C'est la seconde condamnation du ministre, depuis son entrée au gouvernement.