Bayrou repousse les avances des favoris

François Bayrou a renvoyé Nicolas Sarkozy et François Hollande dos à dos.
François Bayrou a renvoyé Nicolas Sarkozy et François Hollande dos à dos. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
Le centriste s’est dit vendredi décidé à empêcher une finale entre Sarkozy et Hollande.

François Bayrou a tenu à afficher son indépendance vendredi. En meeting à Tours, le candidat centriste a affirmé qu’il n’était "nullement décidé à préparer une manœuvre" en vue du second tour de l’élection présidentielle. Son objectif : empêcher que la finale se joue entre Nicolas Sarkozy et François Hollande.

Les deux candidats, en tête dans les sondages, en ont pris pour leur grade vendredi, notamment sur la question du déficit de 100 milliards d’euros. "Nicolas Sarkozy propose d’en dépenser 15 de plus et François Hollande d’en dépenser 30 de plus", a relevé François Bayrou sur Europe 1, estimant que "les deux sont d’une certaine manière irresponsables et jouent contre l’intérêt des familles du pays, l’intérêt des jeunes qui n’ont pas d’emploi".

"Les deux sont irresponsables" :

"Bienveillance" de gauche et de droite

Pendant son meeting, le candidat du MoDem a raconté, amusé, les assauts d’amabilité des candidats de l’UMP et du PS et raillé l’"extraordinaire bienveillance, sympathie, gentillesse, admiration, venant de droite et de gauche" observées ces derniers temps.

"Je ne suis nullement décidé à préparer une manœuvre dans le cas du deuxième tour Sarkozy-Hollande. Je suis là, nous sommes là, pour empêcher le deuxième tour Sarkozy-Hollande", a-t-il lancé à une salle qui criait "Bayrou président".

"Matamore contre matamore"

"Le programme, le projet, la manière dont ils présentent l’avenir pour le pays est profondément mensonger", a taclé le candidat. "Ceux qui roulent les mécaniques, cela s’appelle des matamores. C’est matamore contre matamore, le deuxième tour qu’on nous propose pour la France", s’est-il encore exclamé.

En juillet 2011, François Bayrou indiquait qu’il voulait attendre le second tour pour se prononcer. "Nous aurons un choix clair", avait-il alors affirmé. D’après plusieurs études, quatre électeurs de François Bayrou sur dix se reporteraient sur François Hollande au second tour.

Mais dernièrement, les reports vers Nicolas Sarkozy se sont redressés, un véritable casse-tête pour le centriste qui a récemment confié qu’il se sentait humainement plus proche du candidat PS, mais programmatiquement plus proche de celui de l’UMP.