Baroin : "prime aux salariés de 1.000 €"

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avec Olivier Samain , modifié à
- Le ministre du Budget détaille le nouveau dispositif pour lier dividendes et prime aux salariés.

Quand dividendes riment avec prime. Le ministre du Budget et porte-parole du gouvernement, François Baroin, a évoqué mercredi, sur Europe 1, la création prochaine d'un mécanisme pour pousser les entreprises à lier le versement de dividendes à celui d'une prime aux salariés. Une prime exceptionnelle qui pourra s’élever à "au moins 1.000 euros".

Le dispositif en juin

Mais le ministre n'a pas précisé comment sa proposition pourrait être concrètement mise en oeuvre. Il a indiqué qu'elle serait incluse dans un collectif budgétaire en juin. "On souhaite pouvoir mettre en place ce dispositif, (qui est) au fond (un dispositif) de justice et d'équité", a-t-il relevé.

"Tous les jours, toutes les semaines, on nous annonce des augmentations de distributions de dividendes, de primes exceptionnelles, de bonus pour les grands patrons. Tout le monde, tous les salariés qui participent à l'augmentation de richesse de leurs entreprises doivent pouvoir bénéficier de ce dispositif", a-t-il plaidé.

Il s'agira "d'un dispositif simple pour obtenir une meilleure répartition de cette richesse" :

Selon les informations recueillies par Europe 1, si cette prime ne concerne que les entreprises qui versent des dividendes, le périmètre du dispositif pourrait être restreint et se limiter aux entreprises qui versent de la participation et de l'intéressement à leurs salariés. Dans ce cas là, 9 millions de salariés seraient potentiellement concernés. Se pose alors de la question du statut de la prime de 1.000 euros : sera-t-elle ou non défiscalisée ? La réponse ne sera donnée qu'au mois de juin. Le dispositif prévoit également un renforcement de la participation et de l'intéressement, mais rien n'est, pour le moment, arrêté.

Besoin de l’argent de l’ISF

Ce dispositif a été annoncé alors que l’Insee vient de publier des chiffres des prix à la consommation en hausse de 0.8% pour le mois de mars 2011. Des chiffres qui risquent de peser sur le moral des ménages mais que le ministre du Budget veut voir comme avant tout le signe d’un regain de croissance. "La problématique du pouvoir d'achat est une priorité pour le gouvernement", a-t-il reconnu, mais "cette augmentation du coût la vie est aussi le signe d'une reprise de la croissance et d'une sortie de crise", a-t-il souligné.

François Baroin a également évoqué la réforme fiscale sur laquelle Nicolas Sarkozy a tranché mardi. Le ministre du Budget s’est attardé sur la question du bouclier fiscal. "La suppression du bouclier fiscal serait un renoncement si nous n'avions pas eu le courage de toucher à un impôt qui est devenu une anomalie française : l'ISF", a-t-il estimé. Le gouvernement n'a pas pu "supprimer totalement l'ISF par manque de temps mais aussi par manque d'argent, car nous aurons une tension budgétaire encore pendant trois à quatre ans. Et cette reforme est neutre pour les finances publiques", a-t-il poursuivi.