Aziz Miled, embarrassant aussi pour Guigou

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avec Damien Gourlet , modifié à
L’ami tunisien de MAM est un des financeurs de l’Ipemed, fondé par le mari de la socialiste.

Michèle Alliot-Marie n’est pas la seule personnalité politique française avec laquelle Aziz Miled a des liens. L’ami tunisien de MAM se trouve également être l'un des financeurs de l’Ipemed, un think tank - groupe de réflexion - fondé en 2006 par Jean-Louis Guigou, le mari de la socialiste Elisabeth Guigou, et dont cette dernière est la vice-présidente. L’information a été révélée dans Le Canard enchaîné, paru mercredi.

L’association, dont le but est de promouvoir les relations euro-méditerranéennes à travers des colloques, des rencontres, ou des débats avec des personnalités comme Jean-Pierre Raffarin et Henri Guaino, est dotée d’un comité de parrainage politique. Celui-ci se réunit tous les ans, avec du beau monde, dont Alain Juppé, Hubert Védrine, mais aussi des personnalités étrangères comme le Haut Représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune Javier Solana et l’ancien président de la Commission européenne Romano Prodi.

Pas de relation avec les mécènes

Le comité de parrainage politique, vitrine de l’association, n’aurait aucun regard sur la gestion de l’Ipemed, et aucune relation avec ses mécènes. C’est en tous cas ce que l’association précise mercredi sur son site, se présentant comme "indépendant, sur les plans organique et financier, des pouvoirs politiques, comme de chacune des entreprises qui contribuent à son financement". L’association ajoute que "deux membres de ses organes de gouvernance conduisent aujourd’hui en Tunisie, dans le gouvernement de transition, la mise en place de réformes".

De son côté, lors d’une rencontre avec la presse parlementaire, Elisabeth Guigou s’est défendue en précisant que "ce think tank organise des séminaires, des colloques mais n'a aucune espèce d'activité commerciale, industrielle ou financière."

Parmi les généreux donateurs de l’Ipemed, dont 3,5% sont Tunisiens, on compte Aziz Miled, mais aussi deux autres hommes d’affaires tunisiens, Ismaïl Mabrouk et Hedi Djilani.

Les avoirs de ces hommes avaient été gelés par la Suisse fin janvier. Mais, depuis, le pays a fait machine arrière et leurs noms ont été rayés de cette fameuse liste.