Aubry - Hollande, le match est lancé

© REUTERS
  • Copié
Fabienne Cosnay (avec Antonin André) , modifié à
L’ancien Premier secrétaire est le favori des sondages, Martine Aubry se positionne.

DSK hors-jeu, quel est le candidat socialiste le mieux placé pour battre Nicolas Sarkozy à la présidentielle ? François Hollande ou Martine Aubry ? L’un s’étant déclaré, l’autre pas encore. La patronne du PS et son prédécesseur ont en tout cas affûté leur stratégie en vue de 2012, défendant chacun leur place, l’une invitée à 13h15 dimanche sur France 2, l’autre au 20h de TF1.

Deux ambitions, deux styles

François Hollande s'est présenté en "candidat de la victoire", Martine Aubry, a, elle, employé à plusieurs reprises le mot "envie", assurant qu’elle avait "envie d’être utile" à son pays. "Il faut se préparer, je me suis préparée", a-t-elle poursuivi. Et la première secrétaire de conclure : "j'ai toujours pris mes responsabilités, les Français le savent et je les prendrai. Ils savent qu'ils peuvent me faire confiance". Ses proches précisent que la première secrétaire ne veut surtout pas précipiter le calendrier des primaires (le dépôt officiel des candidatures commence le 28 juin). "Sa candidature ne sera pas officialisée formellement avant juin, précise son entourage.

Les plus populaires au PS

Avec l’affaire DSK, François Hollande s'est retrouvé favori des sondages allant jusqu'à faire un bond de 27 points, à 62% dans les intentions de vote à la primaire (OpinionWay-Fiducial), devant la première secrétaire du parti (22%). Dans un sondage Viavoice-Libération paru lundi sur la "nouvelle donne politique après l'affaire DSK", la popularité de François Hollande et de Martine Aubry se confirme. Avec respectivement 56 et 52% d'opinion positives (+6 points), la première secrétaire et son prédécesseur sont les personnalités d'opposition les plus populaires.

Un code de bonne conduite

Par écran interposé, Martine Aubry et François Hollande ont assuré qu’ils ne tomberaient pas dans la guerre des égos. Affirmant n'avoir pour adversaires que "la droite et l'extrême droite", le député de Corrèze a dit ne pas craindre d'autres candidatures au sein de son camp, notamment celle de la première secrétaire. "Je respecte toutes les candidatures, a fortiori si Martine Aubry le décidait", a-t-il déclaré lors du journal de 20h de TF1.

Récupérer les strauss-kahniens orphelins

Même pacte de non agression chez la maire de Lille. Interrogée sur la candidature de François Hollande, Martine Aubry a refusé de se comparer au député de Corrèze, qui dirigea le PS avant elle pendant dix ans. "Les candidats, ce ne sont pas des adversaires, ce sont des camarades qui défendent ce qu'ils croient bon pour leur pays et je respecterai jusqu'au bout cette règle, que je sois candidate ou que je ne le sois pas", a-t-elle souligné. Un code de bonne conduite entre deux personnalités, qui ont l’une pour l’autre, une détestation qu’aucun socialiste n’ignore, mais qui sera respecté, selon leurs proches respectifs.

Les camps s'activent toutefois en coulisses pour récupérer le soutien des strauss-kahniens orphelins. Des interrogations subsistent aussi sur l'attitude qu'adopteront Laurent Fabius et Bertrand Delanoë, qui se posent tous deux en recours. Les autres candidats déclarés, Ségolène Royal et Arnaud Montebourg, n'ont, eux, pas l'intention de renoncer. Manuel Valls, prêt à se retirer des primaires en cas de candidature DSK, n’a rien dit de ses intentions depuis que la donne a changé.