Affaire du Carlton : les textos de DSK

Les policiers tentent de faire parler un téléphone d'un entrepreneur lillois pour reconstituer des conversations avec DSK.
Les policiers tentent de faire parler un téléphone d'un entrepreneur lillois pour reconstituer des conversations avec DSK. © Reuters
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Stéphanie de Silguy avec AFP , modifié à
Les policiers enquêtent sur un entrepreneur lillois ayant eu des conversations avec DSK.

La police lilloise enquête désormais sur des SMS envoyés par DSK à Fabrice Pazskowski. Chef d'entreprise du Pas-de-Calais, il est mis en examen dans le cadre de l'enquête sur l'affaire du proxénétisme du Carlton de Lille.

Pendant trois mois, l'ancien patron du FMI a en effet utilisé le téléphone portable de ce dernier pour organiser des parties fines, a révélé Le Point mercredi. Un mobile oublié lors d'une partie fine tarifée organisée au Murano, en février 2011. DSK l'aurait récupéré et emporté avec lui aux Etats-Unis, a expliqué Fabrice Pazskowski sur le procès verbal aux policiers. Celui-ci a affirmé avoir récupéré son téléphone seulement le 13 mai 2011, à Washington, lors d'un autre rendez-vous.

"J'emmène une petite faire les boîtes de Vienne"

Les enquêteurs ont d'ores et déjà fait parler la carte SIM de ce portable. Le quotidien Libération, publié jeudi, retranscrit certains des messages échangés entre les deux hommes. Il est surtout question de soirées coquines. " J'emmène une petite faire les boîtes de Vienne (Autriche), le jeudi 14 mai. Ca te dit de venir avec une demoiselle"? , écrit ainsi DSK au début du mois de juin 2009. Autre texto daté de juillet 2009 cette fois-ci et aussi rapporté par Libération : "Veux-tu (peux-tu) venir découvrir une magnifique boite coquine à Madrid avec moi (et du matériel), propose DSK à Fabrice Pazskowski. Un autre message, de fin juillet 2009, évoque des retrouvailles en Belgique : "OK. Bien reçu. Pour Gand, il faut que tu me dises vite de quoi il s'agit. C'est une boîte ou une soirée privée?"

"Ca serait chouette que tu viennes"

Les échanges entre l'ancien président du FMI et l'homme d'affaire lensois se poursuivent à Washington. En janvier 2010, DSK lui écrit : "Je serais à DC du jeudi 20 à 15 heures au mercredi 27, 22 heures. Ca serait chouette que tu viennes. Mais si tu peux pas ou veux pas il faut juste que tu le dises à tous", révèle encore Libération.

Jean-Marie Le Guen impliqué ?

Les conversations auraient aussi porté sur des hommes politiques, dévoile encore Libération. Militant socialiste, Fabrice Pazskowski ne cachait pas sa proximité avec DSK. Ce dernier lui aurait fait rencontrer trois de ses amis politiques. Le premier date du 21 juin 2009 "Parfait pour Mosco. Je te dirai lundi" ou encore ce SMS du 30 juin 2009 : " Appelle Christophe Borgel, explique lui et demande lui qui tu peux appeler chez Aubry".

DSK écrit le 23 septembre 2009 à Fabrice Pazskowski :" Le Guen dit que tu l'as pas appelé", puis le 8 octobre 2009 : " Tu me raconteras Le Guen", rapporte Libération. L' homme d'affaire aurait même été en contact avec un des porte-paroles du FMI, Gerry Rice comme l'indique ce SMS envoyé par DSK le 19 janvier 2010 : " OK, il faut qu'il prenne contacte avec Gerry Rice qui est prévenu".

Pierre Moscovici a dénoncé jeudi "les insinuations à la fois insupportables et inacceptables" contre lui sur les "prétendus SMS" publiés dans la presse. Le député du Doubs envisage même "des poursuites judiciaires si cela devait se poursuivre".

Au lendemain du refus de la Cour de cassation de la demande du dépaysement du dossier, les juges de Lille n'en n'ont pas fini de démêler cette affaire. Début octobre, plusieurs personnes ont été interpellées puis mise en examen. Elles sont soupçonnés d'avoir proposé les services de prostituées à des hommes politiques.