Abolition de l'esclavage : il y aura bien une commémoration à Villers-Cotterêts

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et Marguerite Lefebvre , modifié à
REPORTAGE - Des associations organisent une manifestation pour palier au refus du maire FN.

L’INFO. Samedi, la France va commémorer l'abolition de l'esclavage. Pourquoi ce jour ? Parce que c'est le 10 mai 2001 que l'esclavage avait été reconnu comme crime contre l'humanité avec le vote de la Loi Taubira. François Hollande assistera d’ailleurs à une cérémonie dans les jardins du Luxembourg. A Villers-Cotterêts, dans l'Aisne, ville d'Alexandre Dumas, dont la grand-mère fut esclave à St Domingue, la municipalité FN refuse d'organiser des célébrations cette année. Mais plusieurs associations vont prendre le relais et organiser leur propre comméoration, comme a pu le constater, sur place, Europe 1.

"Je trouve cela absolument odieux et ignoble". Chez Caroline, on en est aux derniers préparatifs. Dans ce lotissement, les voisins se retrouvent presque tous les jours pour mettre au point les derniers détails. Car il y aura bien une commémoration à Villers-Cotterêts. Antillaise, Caroline est "très choquée. On sera mobilisée pour lui montrer qu’on est là, qu’on est des noirs, qu’il y avait des esclaves. Je vous assure que je vais venir, moi, mes enfants, ma famille !". Si les habitants et les associations se sont mobilisés, c’est parce qu’ils craignent la tournure que prend le mandat du maire FN, Franck Briffaut. 

L’écrivain Claude Ribbe préside l’association des "Amis du général Dumas", qui organisera la commémoration : "au sens moral, je trouve cela absolument odieux et ignoble. Il ouvre une autre polémique. Si on ne veut pas célébrer l’abolition de l’esclavage, j’imagine qu’on ne le fera pas non plus pour l’holocauste. Ce n’est peut-être là que des points de détail de l’histoire…", a-t-il lâché au micro d’Europe 1, allusion explicite à la petite phrase lâchée par Jean-Marie Le Pen en 1987.

"C’est une récupération politique". Le maire n’a certes pas interdit le rassemblement, mais il refuse catégoriquement de l’organiser et d’y participer, comme il l’a expliqué au micro d’Europe 1 : "cet esprit de repentance et d’auto flagellation permanente, ça commence à nous fatiguer. D’autant plus que je ne crois pas à la sincérité de ces initiatives. C’est une récupération politique qui n’a rien à voir avec la commémoration de la fin de l’esclavage." En agissant de la sorte, il a en tout cas fait de la publicité à l’évènement. Samedi, on attend beaucoup plus de monde que les années précédentes.

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