Abattage rituel : Fillon tente l'apaisement

François Fillon recevra mercredi et jeudi les représentants des cultes juif et musulman pour éteindre la polémique née de ses propos lundi sur l'abattage rituel.
François Fillon recevra mercredi et jeudi les représentants des cultes juif et musulman pour éteindre la polémique née de ses propos lundi sur l'abattage rituel. © REUTERS
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avec AFP et Reuters , modifié à
"L'incident est clos", a estimé le président du Consistoire après un entretien à Matignon.

Après avoir déclenché la polémique lundi, le Premier ministre tente de calmer les tensions. François Fillon a reçu mercredi midi les représentants du culte juif, comme il le fera jeudi avec ceux du culte musulman, pour s'expliquer sur ses propos sur l'inadéquation, à ses yeux, des traditions d'abattage rituel avec le monde moderne.

"Sur ces propos, l'incident est clos", a déclaré à l'issue de l'entretien Joël Mergui, le président du Consistoire central, qui était accompagné à Matignon du grand rabbin Gilles Bernheim. "Sur la vigilance, les suites qui vont être données, c'est un travail de fond", a souligné Joël Mergui."Il faut qu'on continue à travailler à avoir des garanties, que nous avons entendues du Premier ministre, du ministère de l'Agriculture et de tous les partis politiques", a-t-il conclu.

Il parlera "directement avec eux"

Jeudi, François Fillon accueillera encore le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) Mohammed Moussaoui et le recteur de la Grande Mosquée de Paris Dalil Boubakeur.

François Fillon, "qui a toujours entretenu un dialogue régulier avec les autorités religieuses", parlera "directement avec eux" de ces propos controversés sur les traditions religieuses d'abattage rituel des animaux qu’il avait qualifié d’"ancestrales" lundi. Le proche du président-candidat avait également estimé qu’elles ne correspondent plus "à grand-chose".

Des "boucs émissaires" en pleine campagne

Ces déclarations, en pleine polémique sur la viande halal alimentée notamment par Marine Le Pen et le ministre de l'Intérieur Claude Guéant, avaient provoqué l'ire des responsables des communautés juive et musulmane. Gilles Bernheim et Joël Mergui ont appelé "les hommes et femmes politiques de tous bords et de tous camps à cesser d'instrumentaliser les religions pendant la campagne électorale". Et le président du CFCM a, de son côté, dit son incompréhension et son refus de voir "l'islam et les musulmans (servir) de boucs émissaires dans cette campagne".