A l'UMP, le chef de famille, c’est Sarkozy

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et Caroline Roux , modifié à
ÉDITO - L’ancien président va prendre la parole, lundi, devant tout le parti.

L’INFO. C’est un "grand" jour pour l’UMP. Lundi, à 17h, devant quelque 800 cadres du mouvement, Nicolas Sarkozy va en effet prendre la parole, pour la première fois depuis sa défaite du 6 mai 2012. Objectif de cette intervention : non pas annoncer un retour politique immédiat, mais simplement dire à sa famille qu’il est bien là, et qu’il entend assumer la mauvaise passe financière traversée par son parti.

>> Pour Caroline Roux, éditorialiste politique d’Europe 1, "le silence et la distance était inenvisageable" pour l’ancien président.

 

L’argent, une obsession. Dans la légende sarkozyste, le patron, c’est d’abord celui qui assume et mène les combats en première ligne. Alors Nicolas Sarkozy assurera à tous que sa combativité n’a jamais été aussi intacte, que ses affaires judiciaires et "l’acharnement de la gauche" à son sujet - ainsi parle-t-il à ses proches - ne l’ont en rien affaibli.  Avant d’aller chercher des suffrages - 2017, c’est encore loin -, l’armée qu’essaiera de lever Nicolas Sarkozy se verra fixer un autre objectif par son général en chef : trouver de l’argent pour remplumer l’UMP.

Juppé et Fillon présents. Le seul dont le mot d’excuses avait été jugé recevable par le premier cercle sarkozyste - "je suis pris à Bordeaux" -, c’était Alain Juppé. Mais finalement, l'ancien ministre des Affaires étrangères a réussi à s’arranger avec son emploi du temps : "Il me paraît logique d'être solidaire de tous les membres de l'UMP", a-t-il estimé. Pour les autres, le message envoyé par l’entourage de l’ancien chef de l’Etat ressemblerait presque à une menace : "les absents auront tort." François Fillon a bien compris le message, et sera lui aussi présent à ce raout au siège du parti. Les ambitions personnelles sont, pour un temps du moins, remisées au placard. L’heure est à sauver l’UMP.

Non, il ne revient pas… encore. Si la venue de Nicolas Sarkozy est très attendue par les cadres de l’UMP, son entourage, depuis deux jours, cherche à tout prix à minorer l’importance de cette prise de parole. "Lundi, il veut s'adresser à sa famille politique. S'il y a un retour, ce sera pour s'adresser aux Français et leur parler de ce qui les concerne", explique ainsi son ami, le député européen Brice Hortefeux, dans Le Figaro. Nicolas Sarkozy veut reprendre le fil de son histoire, ne rien se laisser imposer. Il avait écrit l’hypothèse d’un retour "par devoir", et ne peut pas se laisser enfermer dans un retour par obligation au service des finances de l’UMP.