A l’UMP, désormais, on bosse

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Le parti a une nouvelle organisation, les couteaux sont rangés. Et l’élection de septembre devrait bien avoir lieu.

François Fillon n'oublie "rien du passé", Jean-François Copé, lui, croit "la page tournée". Les deux protagonistes de la tragicomédie automnale de l’UMP ne sont pas vraiment dans le même état d’esprit, même s’ils jureront le contraire. Car après le spectacle désolant offert aux Français, le principal parti d’opposition se doit de se remettre en selle.

L’UMP de retour au boulot. Mardi, les principales personnalités du mouvement se sont réunies  au siège de l'UMP, à Paris, pour le premier comité politique de leur parti, qui se tiendra désormais chaque mardi matin. "Il est temps aujourd'hui de nous mettre au travail, parce que le pays a besoin d'entendre la voix de l'opposition", a affirmé François Fillon en sortant. "C'était une très bonne réunion", lui a répondu Jean-François Copé. "J'avais vraiment eu à cœur depuis un mois et demi de proposer l'esprit de rassemblement le plus large. C'est le cas aujourd'hui".

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Prochain étape : revoir les statuts du parti, qui ont tant posé problème lors du scrutin de novembre dernier. Et après les désormais fameuses Cocoe et Conar, c’est la CRS (Commission de révision des statuts) qui est sur le devant de la scène. Cette instance se réunira "à partir de lundi prochain", a précisé Valérie Pécresse, membre du comité politique de l'UMP. "On est autour de la table pour réformer les statuts, pour lancer ensemble la réflexion sur les municipales et puis, surtout, pour nous opposer au gouvernement", a estimé pour sa part l’ancien Premier ministre.

L’UMP en ordre de bataille. Pour s’"opposer au gouvernement", l’UMP a besoin d’une ossature solide, où les rôles de chacun sont définis. Ce n’était plus le cas depuis deux mois. Ça l’est désormais depuis dimanche dernier, jour où la nouvelle équipe dirigeante a été dévoilée. Une équipe aux airs d’armée mexicaine, avec douze nouveaux vice-présidents et onze nouveaux secrétaires généraux adjoints.

L’équation était connue : maintenir l'équilibre entre les soutiens de Jean-François Copé et de François Fillon, et récompenser les motions. Résultat : ces messieurs sont servis. Les femmes beaucoup moins, la parité étant décidemment  un souci au sein du principal parti de la droite : une femme seulement sur 20 vice-présidents, 6 sur 28 au comité politique ou encore 5 sur 43 au sein de la commission de révision des statuts.

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RDV est pris pour septembre. L’hypothèse a été formulée par le député UMP Thierry Mariani : "si la nouvelle élection était repoussée après les municipales, ça ne serait pas dramatique". D’autres à l’UMP se posent sérieusement la question de l’intérêt d’un nouveau vote. Le cout engendré et les risques d’une nouvelle campagne violente inquiètent. Mais dans le camp de François Fillon, le sujet n’en est pas un. "Il est difficile de remettre en cause un accord issu de l'épreuve qu'a traversée l'UMP au risque de retomber dans la tempête", avait prévenu dès vendredi Jérôme Chartier, porte-parole de l'ancien premier ministre. "Le pire serait d'accréditer l'idée que l'UMP est incapable d'organiser une élection démocratique", a rajouté Laurent Wauquiez dans Le Parisien, dimanche.

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Le message a semble-t-il été entendu par Jean-François Copé. Le président de l’UMP a en effet assuré, lundi sur RTL, que le nouveau scrutin aurait bien lieu. "Il y a eu un accord, je considère que cet accord doit être pleinement respecté. Pour moi, il n'y a pas de débat. Il a été convenu qu'il y ait une élection anticipée en septembre. Cette élection aura lieu", a-t-il tranché. Les fillonistes, persuadés que ce scénario a été imaginé par des copéistes pour prendre le pouls du camp Fillon, auront donc droit à un second round. Avec ou sans l’ancien Premier ministre.