A Paris, NKM joue les équilibristes

Nathalie Kosciusko-Morizet est parvenue à rassembler derrière elle l'ensemble de la droite parisienne. Ou presque.
Nathalie Kosciusko-Morizet est parvenue à rassembler derrière elle l'ensemble de la droite parisienne. Ou presque. © MAXPPP
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La candidate UMP a présenté jeudi son équipe, subtil et fragile mélange de courants et d'ambitions.

C’est une NKM imperturbable qui a présenté jeudi à la presse, en mode stand-up, ses chefs de file pour les municipales de 2014. Un tour de force en soi, car il fallait conjuguer les courants, composer avec les ambitions personnelles, ce qui, en ce qui concerne la droite à Paris, n’est jamais gagné. Nathalie Kosciusko-Morizet n’était donc pas peu fière, d’autant que la candidate UMP à la mairie de Paris a grillé la politesse à sa rivale Anne Hidalgo, en convoquant la presse, du jour au lendemain, la veille de la présentation de l’équipe socialiste. Mais l’équilibre reste tout de même précaire. 

Les nouveaux et les anciens. Première réussite pour NKM : avoir réussi à conserver la plupart des ténors de l’UMP parisienne tout en instillant une bonne dose de nouveauté. Les 11 femmes et 9 hommes candidats ont en moyenne 47 ans, gage de "renouvellement", s’est félicitée la candidate. Six maires sortants sont reconduits : Rachida Dati (7e), Brigitte Kuster (17e), Jean-François Legaret (1er), Jean-Pierre Lecoq (6e), Philippe Goujon (15e) et Claude Goasguen (16e) (photo). Le très contesté Jean-François Lebel, édile du 8e, a lui accepté de laisser sa place à Martine Mérigot de Treigny, sa première adjointe. Quant à Bernard Debré qui revendiquait la première place dans le 17e, il accepte finalement de n’être que le dauphin de Brigitte Kuster.

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Du côté des petits nouveaux, citons Hélène Delsol, 31 ans, propulsée dans le 2e arrondissement, Marie-Laure Harel, 29 ans seulement, dans le 3e arrondissement ou encore Anne-Sophie Souhaité, placée dans le 18e arrondissement, promis à la gauche. Ces trois femmes n’ont jamais été élues.

Les copéistes et les fillonistes. Pour le coup, c’est l’équilibre parfait : l’équipe de NKM se compose de huit copéistes, de huit fillonistes et de quatre non-alignés. Difficile de croire au hasard. "C’est globalement satisfaisant", a adoubé un poids lourd copéiste.

La place au centre. Même les partenaires potentiels du centre ont leur place. En effet, Nathalie Kosciusko-Morizet a insisté sur le fait que les 20 personnalités qu’elle a présentées étaient pour l'instant des "chefs de fil"e et pas encore des "têtes de liste". Car "nous sommes engagés dans un dialogue avec le centre (le Modem et l'UDI, ndlr) pour des listes d'union que je souhaite avant le premier tour", a expliqué NKM. Des places sont à prendre dans les 2e, 11e et 13e arrondissements. La balle est désormais dans le camp des centristes, pressés à mots couverts par l’UMP d’accélérer eux aussi.

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Des dissidences tout de même. Restent les dissidences déjà formalisées comme celles des deux élus UMP anti-Dati dans le VIIe, Michel Dumont, ancien maire, et Christian Le Roux. Dans le 14e  arrondissement, où Nathalie Kosciusko-Morizet se présente en personne, c’est la conseillère municipale Marie-Claire Carrère-Gée qui joue les trouble-fêtes, traitant volontiers NKM de "parachutée". Reste aussi l’épineux problème des Tibéri .Tout reste possible, y compris une liste dissidente, murmure-t-on dans l'équipe de campagne de NKM. Mercredi, Dominique Tiberi (photo), pressenti par son père Jean Tiberi pour prendre sa succession comme maire, a réaffirmé vouloir "conduire une liste d'union".