3 CRS condamnés à 7 ans de prison pour viol

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La cour d'assises de Paris a condamné vendredi à une même peine de sept ans de prison trois anciens CRS reconnus coupables de viols aggravés de prostituées, deux de leurs ex-collègues écopant de sursis pour complicité et deux autres étant acquittés. Ils utilisaient leur uniforme comme une menace pour obtenir des faveurs sexuelles gratuites de la part de prostituées en situation irrégulière lors de tournée sur le boulevard extérieur parisien.

Dans le procès des CRS accusés d'avoir violé des prostituées, la cour d'Assises de Paris a condamné vendredi à une même peine de sept ans de prison trois anciens CRS, deux de leurs ex-collègues écopant de sursis pour complicité et deux autres étant acquittés. Les trois condamnés ont chacun effectué six mois de détention provisoire après leur mise en cause dans l'affaire fin 2003. Ils comparaissaient libres à leur procès. Ils étaient poursuivis pour avoir utilisé leur statut et la peur de l'uniforme pour faire pression sur des prostituées. De peur d'être expulsée, ces jeunes femmes en situation irrégulière étaient contraintes d'offrir gratuitement des faveurs sexuelles.

Des peines de huit à dix ans de prison, c'est ce que l'avocat général avait requis contre les trois principaux accusés, estimant qu'il ne fallait pas dissocier ces trois premiers cas. "Ils ont commis le pire" avait estimé Philippe Bilger. Mais l'avocat général avait aussi indiqué que ces actes avaient été commis dans des circonstances exceptionnelles caractérisées par "une certaine déliquescence de l'encadrement" et l'abus d'alcool. Il avait par ailleurs pris en compte leur "repentance". Pour les quatre autres accusés, poursuivis pour complicité, le ministère public n'avait demandé jeudi que des peines avec sursis. Ils étaient suspectés d'avoir conduit les fourgons et de ne pas être intervenus pendant les viols.

Avant le délibéré, les sept accusés avaient pris la parole une dernière fois pour exprimer "juste la honte d'avoir participé à tout ça". Tous sont trentenaires, ils étaient à l'époque des faits stagiaires ou tout jeunes titulaires. Une de leurs avocates a mis en avant la pression qui s'exerçait en 2003 sur eux. Ils étaient "chauffés par la propagande, les contrôles de papiers, des situations irrégulières. On leur avait désigné les prostituées comme des délinquantes, comme des sous-femmes", a expliqué Me Cotta.

Une série de onze viols a été retenue au total. Une seule prostituée, aujourd'hui retournée dans son pays d'origine l'Albanie, s'était portée partie civile dans cette affaire. Elle a fait le voyage spécialement jusqu'à Paris pour assister au procès et raconter son calvaire à la barre. Pour son avocate, le "je n'ai pas réalisé" exprimé par les accusés ne suffit pas à expliquer tous ces viols, qui ont duré pendant plus d'un an et demi.