On était au concert de Mylène Farmer à Bercy

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Mickaël Frison , modifié à
REPORTAGE - La showgirl débutait sa tournée Timeless samedi à Bercy. Europe1.fr y était.

Certains ont déboursé jusqu’à 140 euros pour acheter leur place. D’autres ont préféré camper pendant des semaines devant Bercy pour s’assurer d’être au premier rang. Samedi soir, Mylène Farmer a (enfin) présenté à son public son nouveau spectacle, Timeless 2013, show aux allures futuristes.

Un vaisseau spatial à la "Alien". C’est le décor qu’a choisi la chanteuse habillée par Jean Paul Gautier, pour son sixième spectacle en 30 ans de carrière. Le concert s’ouvre avec une pluie d’étoiles sur écran géant, avant la visite en 3D d’un vaisseau spatial inspiré par celui du film Alien. Sur scène, une porte s’ouvre, comme ouverte sur un monde parallèle : en sort Mylène Farmer, scintillante. Elle interprète une chanson de son nouvel album avant de replonger le public vingt ans en arrière, avec Comme j’ai mal, titre jamais réinterprété depuis 1996. Ce sera le mot d’ordre de ce Timeless : osciller entre les classiques et les nouveautés. Désenchantée et Sans contrefaçon côtoient ainsi les Oui mais non et autres A l’ombre, issus de ses deux derniers albums.

mylene farmer

© Photo Mickaël Frison

Des débuts froids. Si la température dans Bercy est étouffante, le spectacle, lui, se révèle de prime abord un peu froid. Le public attendra plusieurs chansons avant d’avoir un "Bonsoir" et, pendant une heure, les petits mots adressés à l’audience se limitent à des "merci" soupirés entre deux larmes. On sent la showgirl stressée par cette première. Elle se trompe parfois dans les paroles, grimace comme une petite fille pour se faire pardonner. Sur scène, Mylène Farmer présente… cinq robots danseurs ! Ces automates, que l’on croirait sortis d’une usine, reproduisent à l’identique les chorégraphies jouées par une demi-douzaine de danseurs faits, eux, de chair et d’os. Des robots impressionnants mais bien peu chaleureux.

Proche de son public. A la mi-temps du concert, avec Désenchantée, le spectacle prend toute sa (dé)mesure. Public debout, la chanteuse s’installe sur une nacelle qui la porte quelques centimètres au-dessus de ses fans le temps de Bleu noir, une de ses dernières chansons. Plus tard, Mylène Farmer indique à la salle qu’elle a "une surprise" : elle fredonne avec l’audience le refrain de Maman a tort, son premier disque enregistré en 1983, boudé des concerts de la Libertine depuis plusieurs tournées.

final, mylene farmer, bercy

© Photo Mickaël Frison

Après XXL et Rêver, respectivement hymnes au féminisme et à la tolérance, la chanteuse disparaît sous des trombes de fumée blanche, venue du haut de la scène comme sous un réacteur de vaisseau spatial. Mylène Farmer, 52 ans, laisse son public presque hébété. Des spectateurs ravis des deux heures qui se sont offertes à eux, commentant un spectacle "grandiose" voire "magique". Ça fait 27 ans que je suis fan, c’est la première fois que je la voyais, je peux mourir ! Je suis heureuse !", lance ainsi Noëlle, au micro d’Europe 1, à la sortie de Bercy. La plupart des fans confessent de la même manière leur joie d’un show qui, seul petit regret, n’a pas surpassé en qualité, en surprise et en gigantisme ceux présentés en 2006 et 2009.