Municipales : ces villes sont à la portée du FN

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RIEN QUE LES FAITS - Dans certaines villes, le Front républicain va barrer la route au FN. Mais il devrait en conquérir malgré tout.

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Hénin-Beaumont ne sera pas la seule ville à tomber dans l’escarcelle du FN, c’est une (quasi) certitude. Le premier tour a été un vrai succès pour le parti de Marine Le Pen,qui n'a pas hésité à signer l'arrêt de mort de "la bipolarisation de la vie politique" car "le Front national arrive comme une grande force autonome.

Quelques chiffres suffisent toutefois à relativiser l'enthousiasme de la patronne du FN : ses listes n’ont recueilli qu'1.032.348 voix pour un corps électoral de 44,8 millions d'électeurs et elles n’étaient présentes que dans 580 villes sur 36.700. Au total, le FN a totalisé 4,65% des voix, loin, très loin, des deux grands partis de gouvernement que sont l’UMP et le PS. Et dimanche prochain ?

Pour le second tour, le parti de Marine Le Pen - qui a fusionné ces listes avec des divers-droite dans deux municipalités - sera présent dans 328 communes, et c’est déjà un succès. Sauf que la gauche a ressuscité le Front républicain pour faire barrage au FN, ce qui complique sérieusement les chances de nombre de candidats frontistes. Europe1.fr fait le point.

>> Ici, le FN a déjà le sourire

A Béziers, Robert Ménard a obtenu 44,88 % des suffrages

Une entrée en politique réussie. Dimanche dernier, Robert Ménard, soutenu par le FN, est arrivé très largement en tête à Béziers, avec 44,88%. Et la configuration du second tour ne devrait pas l’empêcher de dormir. Jean-Michel du Plaa (18,65%)  a en effet décidé de maintenir sa candidature malgré les appels du Parti socialiste, qui a décidé en conséquence de lui retirer son investiture. La triangulaire qui s’annonce avec l’autre qualifié - le maire sortant UMP Elie Aboud (30,16%) - est donc plus que jouable pour l’ancien  patron de Reporters sans frontières.

Florian Philippot peut lui aussi nourrir de grands espoirs. Arrivé en tête à Forbach avec 35,74%, le vice-président du Front national n’aura pas de Front républicain face à lui, les deux candidats de droite, Eric Diligent (18,99%) et Alexandre Cassaro (12,25%), n’ayant pas réussi à fusionner leur liste. Et c’est même une quadrangulaire qui se dessine, le maire socialiste sortant, Laurent Kalinowski, ayant décidé de passer outre la consigne nationale et de se maintenir. Un scénario favorable au FN que l’on retrouve à Beaucaire (Gard), à Le Luc (Var), à Hayange (Moselle), et à Cluses (Haute-Savoie).

 >> Là, c’est jouable

 

David Rachline, candidat FN, est arrivé en tête à Fréjus avec 40,2%.

David Rachline a le droit d’y croire. A Fréjus, le candidat frontiste, 26 ans seulement, est arrivé très largement en tête au premier tour, avec 40,3%. Face à lui, dimanche prochain, il trouvera deux candidats de droite. L’UMP Philippe Mougin (18,85%) et le maire sortant divers droite Elie Brun (17,61%) n’ont en effet pas réussi à s’entendre pour fusionner leur liste, pour le plus grand bonheur du candidat du FN. Une incertitude demeure toutefois puisque la représentante du PS, Elsa Di Meo, a, elle, décidé de se retirer, la mort dans l’âme. Que feront alors les 15,58% d'électeurs qui ont voté pour elle au premier tour ? De cette réponse dépend l’issue du scrutin.

Des triangulaires incertaines, le Front national en aura bien d’autres à affronter. Avec à chaque fois une inconnue : que feront les électeurs les éliminés du premier tour ? La question se posera à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), à Avignon (Vaucluse) à la Seyne-sur-Mer , à Cavaillon (Vaucluse), au Pontet (Vaucluse), à Digne-les-Bains(Alpes-de-Haute-Provence) ou encore à Villers-Cotterêts (Aisne). 

>> Ici, ça va être compliqué

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La politique est parfois un ascenseur émotionnel. Dimanche, Louis Aliot était heureux. Mardi, il était furieux. Le vice-président du Front national, et compagnon de Marine Le Pen, a déjoué tous les pronostics pour arriver en tête à Perpignan avec 34,20% des voix. Mais dimanche prochain, le Front républicain risque d’avoir raison de ses rêves de conquête. Le candidat PS, Jacques Cresta, troisième au premier tour avec moins de 12% des voix, a en effet annoncé le retrait de sa liste. Louis Aliot sera donc opposé au seul maire sortant UMP, Jean-Marc Pujol. Et il ne part pas favori.

De quelle réserve de voix peut bien disposer de son côté Gilbert Collard ? L’avocat, en tête à Saint-Gilles au premier tour (42,57%), va devoir grappiller presque 8 points pour espérer l’emporter. Face à lui, ce sera la liste UMP-UDI menée par Eddy Valadier. Après un temps d’hésitation, Alain Gaido a finalement décidé de respecter les consignes du Parti socialiste et donc de se retirer, "la loi de la sagesse", selon le maire sortant. Un duel compliqué s’annonce donc pour le médiatique avocat. Scénario identique à Tarascon (Bouches-du-Rhône), à Cogolin et à Brignoles (Var).

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