Hollande et BFM TV, c'est "je t'aime, moins non plus"

François Hollande en débat sur BFM TV, en octobre 2011.
François Hollande en débat sur BFM TV, en octobre 2011. © REUTERS
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OFF - Selon Le Point, le chef de l'Etat a traité le patron de la chaîne info de "sale type" en privé. L'Elysée dément et l'intéressé calme le jeu.

On sait, depuis que BFM TV a donné la parole en direct à Leonarda juste après une allocution de François Hollande, que le chef de l'Etat n'est pas un grand fan de la première chaîne d'information de France. Mais selon un article du Point, le locataire de l'Elysée en a depuis rajouté une couche. "Hollande déteste le ton de BFM TV", écrit l'hebdomadaire dans son édition de jeudi. Et à BFM TV, qu'en pense-t-on ?

Hollande préfèrerait LCI. Le Point cite même des propos que François Hollande tiendrait "en petit comité" à l'encontre d'Alain Weill, le patron du groupe NextRadioTV, propriétaire de BFM TV, en comparant sa chaîne à LCI, la filiale tout info du groupe TF1 : "Weill est un sale type et LCI propose un traitement de l'information autrement plus professionnel".

Interrogé par Puremédias, Christian Gravel, conseiller en communication de François Hollande, a tenu à "démentir formellement ces propos". "Les choses sont très claires, le président n'a jamais parlé de la sorte de BFMTV ou de M. Weill", a-t-il assuré. "Tout ça est assez lamentable. Ceux qui connaissent François Hollande savent qu'il n'emploie jamais ces mots".

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Alain Weill n'y croit pas non plus. Surtout, Alain Weill lui-même (photo) a pris le parti du chef de l'Etat en affirmant dans un tweet qu'il ne croyait pas aux propos prêtés à François Hollande. Le patron de BFM TV assure qu'il entretient des "relations cordiales et professionnelles" avec l'Elysée, oubliant un peu vite sa réponse cinglante aux critiques de l'exécutif au moment de l'affaire Leonarda. Alain Weill avait alors déploré "une vision encore assez ORTF de l'audiovisuel" chez les responsables politiques.

Bataille autour de LCI. Le même Alain Weill n'a jamais manqué de critiquer par ailleurs un amendement de la loi sur l'audiovisuel adoptée en octobre, qui donne au Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) le pouvoir d'autoriser le passage d'une chaîne payante sur la TNT gratuite. Un amendement qui pourrait bénéficier à LCI : le PDG de TF1 a indiqué il y a deux semaines qu'il allait demander le basculement en gratuit de sa chaîne info. Ce qui fait enrager le patron de NextRadioTV, qui juge qu'il n'y a pas la place pour trois chaînes d'information sur la TNT gratuite, puisque BFM TV est déjà en concurrence avec i>Télé, qui appartient à Canal+…

Or, à en croire Le Point, François Hollande lui-même a œuvré en faveur de cette mesure, car la gratuité de LCI permettrait selon lui de réduire l'influence de BFM TV.  Selon l'hebdomadaire, l'Elysée a multiplié les coups de fil à la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, afin que cette disposition voie le jour dans la loi audiovisuelle. Interrogé en septembre sur ce sujet, Alain Weill avait de son côté dénoncé "un pacte politique avec le groupe TF1 pour leur rendre service dans cette affaire". Des "relations cordiales", donc…