Écoutes téléphoniques : les avocats doivent-ils être traités différemment ?

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LA QUESTION DU JOUR - Les avocats s'insurgent contre le fait que les discussions entre Nicolas Sarkozy et son avocat ait été écoutées.

LA QUESTION DU JOUR - Leur réaction n'a pas tardé. A peine ont-ils appris que les discussions téléphoniques entre l'ex-président Nicolas Sarkozy et son avocat, Me Herzog, avaient été placées sur écoute, qu'un groupe d'avocats renommés a manifesté son indignation. Dans un texte commun, ces derniers ont souligné leur crainte que "le secret professionnel, pilier de la profession d'avocat" soit bafoué par ces écoutes téléphoniques.

Le bâtonnier de Paris Pierre-Olivier Sur a même annoncé lundi qu'il allait écrire à François Hollande pour se placer sous sa "haute protection" et lui dire "l'émoi" de la profession. Car, en effet, les conversations entre un avocat et son client sont soumises à un principe de confidentialité. Sauf qu'il existe une exception, lorsque l'avocat est soupçonné d'avoir commis une infraction. Ce qui est déjà arrivé à plusieurs reprises dans des affaires de grand banditisme.

Pour avocats, cette affaire illustre néanmoins la nécessité de sanctuariser encore davantage les échanges entre un conseil et son client. Certains d'entre eux, soutenus par des parlementaires de droite, ont demandé que les écoutes d'avocats soient purement et simplement interdites. "Je ne peux pas défendre l’idée d’assurer l’impunité à un citoyen parce qu’il exerce une profession", a rétorqué la ministre de la Justice Christiane Taubira.

 

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