Crash du vol d'Air Algérie : "aucune hypothèse exclue".

Selon les informations d'Europe 1, entre 50 et 80 Français se trouvaient dans l'avion disparu.
Selon les informations d'Europe 1, entre 50 et 80 Français se trouvaient dans l'avion disparu. © MaxPPP
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Damien Brunon , modifié à
ON RÉSUME - L'avion parti de Ouagadougou avec 116 passagers à bord, dont 50 Français, s'est probablement écrasé dans la nuit de mercredi à jeudi dans le nord du Mali.

LES INFORMATIONS A RETENIR

• Un avion de Air Algérie a disparu des radars au dessus du Mali 50 minutes après avoir décollé du Burkina Faso. Il transportait 110 passagers et six membres d'équipage.

• François Hollande a déclaré que "tout laisse penser que cet avion s'est écrasé" au Mali. 54 Français étaient dans l'avion.

• Aucune hypothèse n'est exclue quant aux causes de la disparition de l'avion, a déclaré Laurent Fabius.

• Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour "homicides involontaires".

• Selon les autorités burkinabè, l'avion aurait été retrouvé au Mali.

CE QU'ON SAIT

Qu'est-il arrivé au vol d'Air Algérie ? La compagnie aérienne a perdu jeudi le contact avec son vol AH 5017, parti dans la nuit de mercredi à jeudi de Ouagadougou à destination d'Alger avec 110 passagers et six membres d'équipage. Le contact a été perdu cinquante minutes après le décollage. Dans une note postée sur son site, Swiftair déclare que l'appareil a décollé à 01h17 locale (01h17 GMT) de Ouagadougou et qu'il était censé atterrir à Alger à 05h10 (04h10 GMT), mais qu'il n'a jamais atteint sa destination. Selon François Hollande, "tout laisse penser que cet avion s'est écrasé" au Mali.

Le dernier contact avec l'appareil a eu lieu à 01h55 GMT, alors que l'avion survolait Gao, au Mali, a déclaré un responsable algérien. Les autorités du Burkina Faso disent, quant à elles, que le vol a été pris en charge par la tour de contrôle de Niamey, au Niger, à 01h38 (01h38 GMT) et que le dernier contact avec l'appareil a eu lieu juste après 03h30 GMT. Le pilote avait demandé à modifier sa route à 01h38 GMT en raison d'une tempête dans la région, a dit pour sa part le ministre burkinabé des Transports, Jean Bertin Ouédraogo. A Bamako, la capitale malienne, un diplomate a déclaré que le nord du pays avait été touché par une puissante tempête de sable durant la nuit. La Direction Générale de l'Aviation Civile (DGAC) a de son côté précisé jeudi après-midi que l'avion avait été contrôlé en France pendant la semaine et qu'il était en "bon état".

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Que sait-on des passagers ? 110 personnes et six personnels de bord, deux pilotes et quatre hôtesses de l'air ou stewards, se trouvaient dans l'avion. Tous les membres d'équipages étaient espagnols, a annoncé à Madrid le syndicat de pilotes de ligne Sepla. Selon la radio algérienne, l'avion transportait 54 Français et non 51 comme initialement dit, 26 Burkinabés, sept Algériens, mais aussi des Libanais, des Canadiens, des Ukrainiens, des Espagnols et des Luxembourgeois. Le nombre de victimes françaises a été confirmé par le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius. 

Comment réagissent les autorités françaises ? Deux Mirage 2000 de l'armée française ont été envoyé à la recherche de l'appareil a indiqué à Paris l'état-major des armées. Les avions, basés à N'Djamena, ont une mission de recherche entre le dernier point où l'avion a été localisé et "sa trajectoire probable", a précisé le porte-parole de l'état-major. Selon les informations d'Europe 1, l’avion se serait crashé à 70 kilomètres à l’est de Gao, dans le Nord du Mali, tout près de la frontière algérienne. Il n'a cela dit pas encore été retrouvé pour l'instant. "Tous les moyens (sont) mobilisés pour retrouver l'appareil", a déclaré François Hollande en fin d'après-midi. Selon les autorités burkinabè, l'épave de l'avion aurait été retrouvée dans le nord du Mali, près de la frontière avec le Burkina Faso. "Nous venons de retrouve l'avion algérien. L'épave a été localisée (...) à 50 km au nord de la frontière du Burkina Faso", dans la région malienne de Gossi, a déclaré le général burkinabè Gilbert Diendiéré.

Le président de la République a organisé une réunion ministérielle sur le sujet à 17h à l'Elysée. Etaient conviés à cette réunion de crise le Premier ministre Manuel Valls, ainsi que les ministres Laurent Fabius (Affaires étrangères), Jean-Yves Le Drian (Défense), Bernard Cazeneuve (Intérieur) et Frédéric Cuvillier. Pour élucider le mystère autour de l'événement, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour "homicides involontaires". L'enquête a été confiée au général commandant la gendarmerie des transports aériens.

Une cellule de réponse téléphonique a été mise en place par le Quai d'Orsay, 01.43.17.56.46. Des cellules de crise ont également été ouvertes aux aéroports d'Orly et de Roissy-Charles-de-Gaulle. Les proches de sept passagers qui devaient transiter par l'aéroport de Marseille-Marignane ont de leur côté été accueillis jeudi dans le salon d'honneur de l'aéroport.

Quelles pistes ? La région de Gao, au Mali, au-dessus de laquelle aurait disparu l'avion, est une zone de tensions armées. Selon un expert du Mali, contacté par Europe 1, les différents groupes combattants n'auraient néanmoins pas en leur possession le matériel permettant d'abattre un avion de ligne volant à haute altitude. Mathieu Guidère, spécialiste du terrorisme et des groupes islamistes, affirme de son côté à Europe 1 que les terroristes de la région pourraient disposer de tels moyens. Parmi eux se trouvent les hommes du groupe dissident Al-Mourabitoune qui sont en contact avec "les milices libyennes et les groupes djihadistes qui ont fui le nord du Mali sous l'intervention française. Un certain nombre de ces groupes, de ces cheikhs sont allés en Libye se fournir et s'entraîner", explique le spécialiste.

Disparition d'un avion d'Air Algérie : "le...par Europe1fr

En réponse à une question sur un possible acte terroriste", le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a répondu mercredi soir : "On ne peut exclure aucune hypothèse". "La seule chose que nous sachions de manière certaine, c'est l'alerte météo", a dit le ministre invité du 20H de France 2. Le pilote a dit : 'compte tenu des très mauvaises conditions météorologiques, je demande à faire un changement de direction'. Ensuite, on n'a plus de nouvelles de lui. A partir de là, il y a plusieurs hypothèses (...) C'est une saison très difficile là-bas météorologiquement. Ça peut être à l'origine bien sûr de la catastrophe mais il y a aussi d'autres hypothèses", a expliqué le chef de la diplomatie française..