Vol MH370 : la piste d'un "incendie dévastateur" avancée

Les recherches pour tenter de retrouver le vol MH370 se poursuivent dans l'océan Indien.
Les recherches pour tenter de retrouver le vol MH370 se poursuivent dans l'océan Indien. © REUTERS
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DÉCRYPTAGE - La zone de recherches de l’avion de Malaysia Airlines a été élargie. Un "retour en arrière" pour le spécialiste Bernard Chabbert. 

Le Premier ministre australien, Tony Abbott, a prévenu lundi matin : il est possible qu’on ne trouve jamais aucune trace du Boeing 777 de Malaysia Airlines, disparu le 8 mars dernier et qui se serait abîmé dans l’océan Indien. Lundi, les recherches, menées dans une zone élargie, sont entrées dans une nouvelle phase. Bernard Chabbert, consultant aéronautique pour Europe 1, fait le point sur les difficultés de ces opérations.

Une zone qui fait les 2/5e de la France. Pour le spécialiste, cette nouvelle phase de recherches représente même un "retour en arrière". "C’est un peu un chapitre qui vient de s’achever il y a quelques jours, avec la fin de l’autonomie des batteries des balises dont était équipé cet avion", explique-t-il, rappelant que ces balises pouvaient émettre sous la mer des signaux permettant de les localiser. Sans batteries, pas de signal : "à partir de maintenant, on est vraiment perdus dans l’océan".

MH370 Malaysia Airlines

© Reuters

La zone de recherches, au large de la ville australienne de Perth, en plein océan Indien, "représente à peu près les 2/5e de la France en superficie". "C’est colossal", commente Bernard Chabbert. A titre de comparaison, dans le cas de la disparition du Rio-Paris d’Air France en 2009, "la zone à explorer était à peu près équivalente au bassin parisien". 

bluefin, vol mh370

© Reuters

Une merveille de technologie… Pour mener à bien ces recherches, un drone sous-marin baptisé Bluefin-21 a été mobilisé. Ce petit sous-marin, "doté d’une intelligence artificielle très développée", créé au départ par des militaires, a été tracté "par un navire de la marine australienne" pour balayer "la zone immense du fond de l’océan Indien et tenter de retrouver des objets métalliques qui y seraient posés". "L’un de ces drones a été utilisé pour récupérer les morceaux de l’Airbus d’Air France, à presque quatre kilomètres de profondeur", précise Bernard Chabbert. 

… qui ne peut pas faire de miracles. Mais ce concentré de technologie fait face à plusieurs difficultés. La zone est immense et les fonds situés à plus de quatre kilomètres. Et "dans cette région, les fonds sont recouverts d’une épaisse couche sédimentaire, c’est de la bouillasse extrêmement visqueuse". Les morceaux métalliques lourds, comme les moteurs, des grosses pièces qui peuvent généralement tenir après une telle catastrophe, risquent donc de "s’enfoncer dans ce plancher sous-marin et disparaître définitivement". 

La théorie de l’incendie. En attendant un hypothétique aboutissement des recherches dans l’océan, les experts en sont réduits à élaborer des théories sur l’accident. Il n’existe pas de consensus, mais selon Bernard Chabbert, celle qui "tient le plus la route" pourrait être celle avancée notamment par Boeing : celle d’un "incendie dévastateur, très rapide, qui aurait contaminé et empoisonné l’équipage et les passagers, en quelques minutes seulement". "Cela s’est déjà produit", souligne l’expert, citant "deux accidents d’avion-cargo avec incendie de piles lithium-ion dans la soute, qui ont causé la perte de ces avions et leurs pilotes".  

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