Venezuela : Chavez réélu jusqu'en 2019

Hugo Chavez s'adresse à ses partisans.
Hugo Chavez s'adresse à ses partisans. © REUTERS
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Charles Carrasco avec agences , modifié à
Le président sortant a été élu avec plus de 54% des voix et obtient son quatrième mandat.

L'opposition réalise un score historique, inédit depuis l'accession au pouvoir d'Hugo Chavez en 1999. Mais cela n'a pas suffi pour battre l'homme fort du Venezuela qui a décroché dimanche son quatrième mandat. Il restera à la tête du pays jusqu'en 2019.

Selon des résultats portant sur 90% des bulletins de vote, le candidat de la gauche radicale a obtenu 54,42% des voix, contre 44,97% à Henrique Capriles, selon les autorités électorales. En valeur absolue, le président Chavez a rassemblé plus de suffrages que lors de sa précédente réélection, en 2006, lorsqu'il avait pourtant battu Manuel Rosales de plus de 25 points, avec 62% des suffrages. "Nous avons atteint une des participations les plus élevées de ces dernières décennies", à 80,94%, a indiqué la présidente du Conseil électoral national (CNE), Tibisay Lucena, en dévoilant les résultats.

"Chavez ne s'en va pas !"

L'annonce de la réélection de Hugo Chavez, qui avait promis durant la campagne d'"approfondir (sa) révolution bolivarienne", a été saluée par des tirs de feux d'artifice dans la capitale Caracas. "Merci à mon peuple aimé ! Vive le Venezuela ! Vive Bolivar !" et "Merci mon dieu ! Merci à tous et à toutes", a immédiatement écrit le vainqueur sur son compte Twitter.

Dans la nuit, le président réélu est apparu vêtu d'une chemise rouge au balcon du palais présidentiel de Miraflores pour s'adresser à des milliers de partisans. Sous les acclamations de la foule, qui scandaient "Ouh ! Ah ! Chavez ne s'en va pas !", il a salué une "bataille (électorale) parfaite sur toute la ligne, une bataille démocratique" et promis d'être "un meilleur président", en brandissant une réplique de l'épée de Simon Bolivar, héros de la lutte pour l'indépendance des pays de la région au 19e siècle.

"Chavez a fait beaucoup de choses pour les pauvres, il m'a donné une maison dans le meilleur quartier de Caracas", a affirmé Jose Ramiro, un fonctionnaire de 32 ans enthousiaste.

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Capriles ne conteste pas les résultats

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De son côté, Henrique Capriles, défait, a respecté son engagement de ne pas contester les résultats en félicitant le président réélu. Il a remercié les plus de six millions de citoyens lui ayant accordé leur confiance. "Pour gagner, il faut savoir perdre", a déclaré l'ex-gouverneur de l'Etat de Miranda qui était parvenu à fédérer sur son nom la majorité des courants de l'opposition, de droite comme de gauche. Sur son compte Twitter, il a également appelé ses partisans au "calme, à la raison et à la patience".

A son QG de campagne, ses proches s'avouaient déçus, mais pleins d'espoir pour l'avenir avec l'émergence de Capriles comme opposant numéro un : "je suis déçue, mais pas vaincue", assurait Rosana Gonzalez, 25 ans.

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Il a bénéficié de l'appui des classes populaires

Souvent accusé d'autoritarisme, Hugo Chavez se présente au contraire comme un champion des élections, ayant organisé 15 scrutins en moins de 14 ans de pouvoir. L'ancien lieutenant-colonel, âgé de 58 ans, un temps affaibli par un cancer diagnostiqué en juin 2011, a encore bénéficié dimanche de l'appui des classes populaires, majoritaires parmi les 28,9 millions de Vénézuéliens. Notamment grâce aux nombreux programmes sociaux mis en place par son gouvernement. Financés par la rente pétrolière -le pays dispose des plus importantes réserves de pétrole au monde-, ces programmes ont permis d'améliorer la vie de nombreux Vénézuéliens dans les domaines de la santé, du logement ou de l'éducation.

>>> A lire : Le "baroud d'honneur" de Chavez

Mais le pays reste toutefois en proie à une forte criminalité, une inflation galopante (26,7% en 2011 selon la Banque centrale) et une corruption endémique.

"Tu as récolté"

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Trois leaders de la gauche latino-américaine ont salué dimanche soir la réélection du président Hugo Chavez à la tête du Venezuela. Immédiatement après l'annonce des résultats, la première réaction est venue de Buenos Aires, avec un message de félicitations de la présidente argentine Cristina Kirchner.

"Hugo, aujourd'hui, je tiens à te dire que tu as labouré, semé, arrosé et qu'aujourd'hui tu as récolté", a écrit Cristina Kirchner sur son compte Twitter.

A Quito, le président socialiste équatorien Rafael Correa a également félicité son homologue vénézuélien, dont il est proche. "Chavez vainqueur avec près de 10 points d'avance ! Vive le Venezuela, vive la Grande Patrie, vive la Révolution bolivarienne !", a affirmé Rafael Correa également sur le site de micro-blogs. Autre proche allié d'Hugo Chavez, le président bolivien Evo Morales a salué le "triomphe" de la "démocratie" au Venezuela, dans un message publié par l'agence officielle bolivienne.