Une vente de masques fâche les indiens Hopi

La vente de ces masques "sacrés" est contestée par la tribu Hopi.
La vente de ces masques "sacrés" est contestée par la tribu Hopi. © CAPTURE D'ECRAN NERET-MINET TESSIER & SARROU
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avec Reuters , modifié à
POLÉMIQUE - Les indiens Hopi, d’Arizona, veulent faire annuler cette vente prévue à Paris.

Des masques aux enchères. Ils considèrent que leurs masques sont sacrés. La tribu Hopi, des indiens d’Arizona, tente d’empêcher une vente de ses masques, prévue vendredi à Paris par la maison Neret-Minet Tessier & Sarrou. L’ONG Survival International, qui les soutient, a obtenu qu’une audience en référé se tienne jeudi pour la faire suspendre.

Entre 1.500 et 50.000 euros pièce. Ces quelque 70 masques datant de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle ont été rassemblés par un "amateur éclairé au goût très sûr", indique Drouot, où se déroulera la vente. Estimés entre 1.500 et 50.000 euros selon les pièces, ils incarnent des "esprits Katsinam" de la tribu indienne Hopi, qui compte 18.000 membres dans une réserve isolée de l’Ouest américain.

masque hopi

© CAPTURE D'ECRAN NERET-MINET TESSIER & SARROU

"Pas de valeur commerciale". Mais pour les Hopis, ces masques sont des "objets sacrés". "Ces objets sacrés n’auraient jamais dû quitter la juridiction de la tribu Hopi", dénonce un responsable Hopi dans le journal officiel de la tribu, The Hopi Tutuveni. "Des objets religieux comme ces masques n’ont pas de valeur commerciale", assure-t-il, ajoutant : "personne d’autre qu’un membre de la tribu Hopi n’a le droit de posséder ces objets de cérémonie".

L’ONG Survival International, spécialisée dans la défense des droits des peuples indigènes, soutient les Hopis et considère que "la vente de ces objets constituerait une blessure et une souffrance" pour ce peuple. Ces masques sont en effet "des éléments de leur culture vivante, qui doivent être traités avec respect". Des avocats de l’association ont donc saisi la justice et obtenu une audience en référé à la veille de la vente.