Une unité d’élite aux trousses de DSK

Ben Barfman, l'un des avocats les plus célèbres à New York, engagé par DSK, connaît la redoutable efficacité des enquêteurs de la Sex Crimes Unit, qui travaille pour l'accusation.
Ben Barfman, l'un des avocats les plus célèbres à New York, engagé par DSK, connaît la redoutable efficacité des enquêteurs de la Sex Crimes Unit, qui travaille pour l'accusation. © REUTERS
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avec Emmanuel Renard , modifié à
Pour l’accusation, l’enquête est menée par la redoutable Sex Crimes Unit. Un ancien témoigne.

Entêtés, obstinés, voire acharnés. Les enquêteurs chargés de mener les investigations dans l’affaire DSK ont la réputation de ne jamais lâcher, ne jamais abandonner. Ces hommes et ces femmes font partie de la célèbre Sex Crimes Unit de Manhattan, placée sous l’autorité du procureur de New York. Cette escouade, dirigée par trois femmes, oeuvre donc pour l’accusation et est, en l’occurrence, déterminée à prouver la culpabilité de l’ex-patron du FMI, accusée par une femme de chambre de tentative de viol et d’agression sexuelle.

"Ils vont le poursuivre jusqu'au bout"

Matthew Galluzzo connaît bien cette unité, la plus prestigieuse et la plus courtisée par les jeunes magistrats new-yorkais pour en avoir fait partie entre 2005 et 2008. L’homme, qui possède des bureaux à moins de 300 m de Broadway et donc du domicile provisoire de Dominique Strauss Kahn, connaît donc bien les méthodes de travail et la redoutable efficacité de la Sex Crimes Unit. "M. DSK (sic) a la présomption d’innocence. Mais ils vont le poursuivre jusqu’au bout", prévient-il au micro d’Europe 1.

Et ils ne se contenteront pas des traces de sperme - identifié selon certains médias comme appartenant à Dominique Strauss-Kahn sans que la police ne confirme - retrouvées sur les vêtements de la jeune femme. "La semence sur la robe, ce n’est pas assez pour prouver qu’il y a eu recours à la force", poursuit Matthew Galluzzo. "Ils vont maintenant chercher les blessures. Ils ont fait un examen du corps de M. Strauss-Kahn, ils ont pris des photos pour trouver des blessures défensives. C’est possible que cela suffise à prouver le recours à la violence."

Une anecdote qui en dit long

Et ce n’est pas un éventuel arrangement pécuniaire avec la victime présumée qui pourrait sortir DSK de ce mauvais pas. "Ça ne marchera jamais. Le procureur ne va pas être satisfait. Ils vont obliger la plaignante à témoigner. Ce n’est plus la plaignante contre DSK, mais c’est l’Etat de New York contre DSK", assure Matthew Galluzzo. "Je ne sais pas si c’est possible d’arrêter l’affaire maintenant, même avec tout l’argent du monde. Le procureur peut faire le procès sans la plaignante." Et l’ancien de la Sex Crimes Unit de dévoiler l’état d’esprit de l’unité : "ils sont agressifs s’ils sont convaincus que quelqu’un est coupable. Et là, ils sont agressifs."

Et pour démontrer s’il était besoin le respect, voire la crainte que suscite cette équipe de choc, une anecdote fait le tour des prétoires au tribunal de Manhattan. C’est en effet au moment où il a vu l’une des patronnes de la Sex Crimes Unit entre dans la salle d’audience que Ben Barfman, l’un des avocats de DSK, a décidé d’engager une batterie de détectives privés. Ce ténor du barreau a tout de suite compris à qui il avait affaire.