USA: le "Mur budgétaire" évité in extremis

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avec agences , modifié à
Démocrates et républicains ont réussi à se mettre d'accord, évitant une sévère cure d’austérité.

L'INFO de la nuit. Le camp démocrate et ses adversaires républicains sont parvenus à un accord budgétaire lundi soir. Un peu plus tard dans la nuit américaine, c’est le Sénat qui a voté en faveur de cette proposition avec une majorité écrasante de 89 voix contre huit. Si la Chambre donne à son tour son feu vert au texte, a priori mardi, les Etats-Unis éviteront alors les conséquences du "mur budgétaire".

Ce que prévoit l'accord. Le marché obtenu prévoit une hausse des taux d'imposition pour les foyers aux revenus supérieurs à 450.000 dollars par an et une extension de l'assurance-chômage. Le président Barack Obama défendait initialement un seuil à 250.000 dollars mais a dû transiger. Faire accepter de telles hausses d'impôts par les républicains de la Chambre pourrait toutefois s'avérer ardu, eux qui ont déjà rejeté avant Noël l'idée d'imposer davantage les revenus supérieurs à un millions de dollars. De source démocrate, l'accord repoussera aussi de deux mois les coupes budgétaires automatiques censées entrer en vigueur mercredi, pour donner une fois de plus davantage de temps aux élus d'élaborer un plan de réduction des dépenses.

Ce qui a été évité. Le "mur budgétaire", c'était la menace pour les Américains de subir dans un avenir très proche un cocktail de hausses d'impôts dues à l'expiration des cadeaux fiscaux hérités de la présidence de George W. Bush et de coupes drastiques dans les dépenses, fruit d'un marchandage datant de 2011 au Congrès.

07.11 Barack Obama survivant de la crise 930620

© REUTERS

Obama satisfait. Le président américain s’est félicité de cet accord qui donne un peu de temps aux élus, au moins deux mois, pour élaborer un plan de réduction des dépenses. "Ni les démocrates, ni les républicains n'ont eu tout ce qu'ils voulaient, mais cet accord est une bonne chose pour notre pays, et la Chambre devrait l'adopter sans délai", a indiqué le président américain dans un communiqué diffusé en pleine nuit.

Et pourtant, rien n’est fait… Si l'accord ne passe pas le Congrès, les impôts augmenteront de 2.000 dollars en moyenne par foyer et par an, ce qui laisse penser aux économistes qu’une nouvelle phase de récession de la première économie mondiale serait alors envisageable. Du côté de Wall Street, on reste fébrile. Lundi, il a fallu attendre que le chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, assure que les négociations allaient dans le bon sens pour que les cours finissent à la hausse après. Et un autre défi va arriver très vite sur la table de Barack Obama, celui du relèvement du plafond légal de la dette, atteint officiellement lundi. En 2011, cela avait donné lieu à une crise politique aiguë entre la Maison-Blanche et les républicains. L'épisode avait d’ailleurs valu aux Etats-Unis une dégradation de la note de leur dette par l'agence Standard and Poor's.