Turquie : les produits français boycottés ?

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avec Arthur Hembacher , modifié à
Un site Internet a même été créé pour expliquer aux Turcs comment ne pas acheter français.

En dépit des pressions de la Turquie, le Sénat pourrait donner à son tour, après l'Assemblée nationale, le feu vert à la pénalisation de la négation du génocide arménien de 1915. Le texte prévoit de punir d'un an de prison et 45.000 euros d'amende la négation d'un génocide reconnu par la loi française, dont le génocide arménien.

Au-delà des sanctions diplomatiques, Ankara menace la France de sanctions économiques. Et l'enjeu est de taille. En 2010, les échanges commerciaux avec la 17e économie mondiale, ont représenté près de 12 milliards d'euros pour la France.

"La tension monte"

Les entreprises françaises sont aujourd’hui dans le viseur. En Turquie, des associations appellent au boycott des produits made in France. L’ONG Boykot Fransa a créé un compte Facebook où elle liste les produits français commercialisés en Turquie, appelant les consommateurs à les boycotter en leur signalant comment différencier les produits importés des biens produits sur place.

"La tension monte", confie un chef d’entreprise, interrogé par Europe 1, qui travaille à Ankara. "On peut s’attendre à un boycott des produits français, je vous rappelle que les entreprises du CAC 40 sont quasiment présentes au complet en Turquie", confie un autre Français installé à Istanbul qui s’occupe de l’implantation des sociétés françaises dans le pays.
L’union des Chambres de commerce et des Bourses de Turquie (TOBB) a mis en garde les sénateurs français. En matière économique, "si cette loi est adoptée, il y aura beaucoup de dommages et conséquences pour les deux pays", a estimé le patron de l'Union des Chambres de commerce et des Bourses de Turquie (TOBB), Rifat Hisarciklioglu.

De son côté, la chambre de commerce française en Turquie a écrit une lettre à chaque sénateur pour les prévenir des dommages possibles. "L’adoption de cette loi sera perçu par l’ensemble de la nation turque comme un acte inacceptable et hostile", précise Raphaël Esposito, son directeur.