Tripoli : "l’ambassade est éventrée"

L'ambassade française à Tripoli a été la cible d'un attentat mardi matin.
L'ambassade française à Tripoli a été la cible d'un attentat mardi matin. © REUTERS
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Anne-Julie Contenay, William Galibert, Raphaëlle Schapira et Baptiste Cordier , modifié à
TÉMOIGNAGES E1 - Des témoins de l’attentat contre l’ambassade de France en Libye racontent.

L’attentat. Une rue dévastée, un bâtiment "éventré", des voitures détruites : l’attentat survenu mardi matin devant l’ambassade de France à Tripoli aurait pu être "un carnage" selon Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères. Europe 1 a recueilli les impressions de plusieurs témoins sur place.

> L'INFO : L'ambassade de France à Tripoli attaquée

"Une explosion très forte". Hanan, qui travaille pour une ONG à Tripoli, était dans son lit quand elle a "entendu une première grande explosion". "Après, il y a eu une ou deux autres explosions, pas aussi massives que la première", raconte-t-elle au micro d’Europe 1, décrivant des vitrines cassées. "Il y avait beaucoup de fumée, c’était vraiment une explosion très forte", conclut-elle.

"Toutes les maisons voisines éventrées". "Toutes les maisons voisines ont été éventrées, l’ambassade est éventrée aussi", raconte de son côté Anyssa, qui vit à Tripoli et dit avoir parlé avec l’un de ses amis au téléphone. "Il n’y a plus d’électricité, les gens se regroupent dans le jardin de mon ami parce que leur maison est complètement soufflée". Quant à l’ambassade, elle est "comme une forteresse" et Annyssa ne sait pas "comment ils ont pu faire quelque chose". "Je suis atterrée, car je pensais que tout allait se remettre en ordre maintenant et qu’on allait reprendre une vie normale", lance-t-elle.

"Mauvais signe pour l’avenir de la Libye". Ottman Bensassi, un conseiller du gouvernement libyen, s’est de son côté rendu devant l’ambassade mardi matin. "Nous sommes très touchés, très choqués, nous sommes désolés par rapport à ce qui se passe, parce qu’ils [les Français] ont travaillé avec nous pendant la guerre". "Nous sommes dans le même état d’esprit", assure-t-il, s’inquiétant : "si ça commence à déraper comme ça, qu’il commence à y avoir des attentats, c’est un très mauvais signe pour l’avenir de la Libye".