Syrie : carnage à l'université d'Alep

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avec agences , modifié à
ZOOM - L'escalade de violence se poursuit. Une double explosion a tué au moins 80 personnes.

Cette fois, la jeunesse syrienne était visée. Au moins 80 personnes sont mortes suite à une double explosion qui a frappé mardi l'université d'Alep, au nord du pays, à une quarantaine de kilomètres de la frontière turque. Europe1.fr fait le point sur ce nouvel épisode de violence.

L'une des attaques les plus meurtrières. Depuis le début du conflit syrien, il y a 22 mois, cette attaque figure parmi les plus meurtrières. "Le bilan de l'attentat terroriste qui a visé nos étudiants s'élève pour le moment à 82 martyrs et plus de 160 blessés", a dit le gouverneur Mohammad Wahid Akkad. Par "terroriste", les autorités font allusion aux insurgés. Ce que les militants anti-régime contestent de leur côté, l'attribuant à un raid aérien mené par les troupes du régime. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme, basé à Londres, a dit ne pas connaître l'origine des explosions. "Des dizaines (d'étudiants) sont dans un état grave. Le bilan pourrait atteindre 90 morts", a-t-elle précisé en citant des médecins et des étudiants à Alep. Au total, plus de 60.000 personnes ont péri en Syrie depuis le début du conflit selon l'ONU.

Les examens ont été annulés. Malgré les combats qui avaient lieu à proximité, l'université d'Alep avait ouvert ses portes à la mi-octobre. "C'était le premier jour des examens trimestriels et des étudiants ainsi que des réfugiés font partie des victimes", a précisé Sana, l'agence officielle du régime. Ces examens ont donc été annulés. L'explosion a endommagé la faculté des Beaux-Arts et celle de l'architecture.

Des vidéos postées par des étudiants montrent la panique dans un bâtiment universitaire. Certains pleurent, tandis que des vitres brisées et des parties du plafond effondrées jonchent le sol. La télévision d'Etat syrienne a aussi publié une vidéo du chaos régnant autour de l'université après l'attaque. Le film est monté sur une musique, sans commentaire :

Une attaque dans un quartier loyaliste. Alep, deuxième ville du pays et poumon économique de la Syrie, est divisée entre quartiers aux mains de pro-Assad et des rebelles. L'université visée est située dans l'ouest de la ville, dans un quartier contrôlé par l'armée loyaliste et où de nombreux déplacés ayant fui les combats. Le quartier contrôlé par les rebelles le plus proche de l'université, Boustan al Kasr, se situe à environ deux kilomètres et les insurgés n'ont jusqu'à présent pas utilisé d'armes lourdes dans ce secteur.

La Russie ferme son consulat. Après cette double explosion, la Russie a annoncé la fermeture de son consulat à Alep. "L'activité du consulat de la fédération russe à Alep a été temporairement suspendue", dit le ministère des Affaires étrangères dans un bref communiqué. Cela ne remet pas en cause le soutien russe à Bachar al-Assad. La Russie juge "impossible" d'évincer Assad du pouvoir actuellement, et qualifie de "contre-productive" l'initiative de 57 pays menés par la Suisse de saisir la Cour pénale internationale pour enquêter sur des crimes en Syrie.