Somalie : l'otage française Marie Dedieu est morte

Marie Dedieu avait été enlevée le 1er octobre dernier au Kenya.
Marie Dedieu avait été enlevée le 1er octobre dernier au Kenya. © REUTERS
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Frédéric Frangeul avec agences , modifié à
Gravement malade, elle avait été enlevée au Kenya où elle vivait, puis détenue en Somalie.

Elle avait été enlevée au Kenya par des rebelles somaliens le 1er octobre dernier. Marie Dedieu, âgée de 66 ans, est morte, selon une information donnée par le ministère français des affaires étrangères. "Les contacts à travers lesquels le gouvernement français cherchait à obtenir la libération de Marie Dedieu nous ont annoncé son décès sans que nous puissions en préciser la date, ni les circonstances", indique un communiqué du Quai d'Orsay.

La France a demandé "la restitution sans délai et sans conditions de la dépouille mortelle" de la défunte. Dans son communiqué, le ministère français des Affaires étrangères exprime "son indignation devant l’absence totale d’humanité et la cruauté dont ont fait preuve les ravisseurs".

Privée de son traitement médical

Marie Dedieu souffrait d'un cancer et d'insuffisance cardiaque. Elle était de surcroît handicapée et les ravisseurs n'avaient pas pris le fauteuil roulant dont elle se servait pour se déplacer. Elle avait besoin d'un traitement médical constant dont son enlèvement l'avait privé.

La sexagénaire vivait depuis une quinzaine d'années dans l'archipel de Lamu, où elle était parfaitement intégrée. Son enlèvement avait suscité une vive émotion. Le réalisateur Elie Chouraqui, qui connaissait Marie Dedieu, avait évoqué "une violence indécente". Marie Dedieu avait joué un rôle clé dans le mouvement féministe en France dans les années 1970.

"Un acte de barbarie"

Après l'annonce de la mort de Marie Dedieu,  Nicolas Sarkozy est apparu "très, très ému" a affirmé à la presse Pierre Lellouche à la sortie du conseil des ministres. Le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur a précisé que le chef de l'Etat s'était "exprimé longuement pendant le conseil" sur la mort de cette otage.

De son côté Alain Juppé a dénoncé "un acte de barbarie et d'une violence absolument inqualifiable". "Nous avions tout fait pour essayer d'obtenir sa libération, nous avions tenté de lui faire parvenir des médicaments par plusieurs canaux différents et apparemment ces sauvages n'en ont tenu aucun compte", a-t-il affirmé.