Sarkozy, "the end" ?

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Assiya Hamza avec agences , modifié à
REVUE DE PRESSE - Les journaux étrangers jugent sévèrement "l'échec" du président sortant.

C’est une autre défaite pour le président sortant. Au lendemain du 1er tour de l’élection présidentielle où Nicolas Sarkozy est arrivé derrière François Hollande avec 27,08% des voix, le candidat UMP ne convainc pas la presse internationale. Loin de là.

La première charge est donnée par les médias en Grande-Bretagne. Sous le titre évocateur de Sarkozy confronté à la défaite, le journal britanniqueThe Times  souligne les faibles chances du président sortant face au candidat socialiste. Le quotidien insiste sur la forte poussée du vote protestataire et le score élevé de l'extrême droite. Le Times note ainsi que Nicolas Sarkozy devra avant tout convaincre les électeurs du Front National de reporter sur lui leurs suffrages.

Le Guardian titre Hollande au sommet mais Marine Le Pen enregistre un résultat record. Le journal plutôt marqué à gauche, estime qu'il s'agit d'un "échec personnel" pour Nicolas Sarkozy, premier président de la Ve République à ne pas arriver en tête du premier tour après un premier mandat. Le Guardian rappelle que les clés du scrutin sont entre les mains du leader du Front national, "désormais au coeur de la droite française".

Le "rejet" de Sarkozy

Dans un édito intitulé Le début de la fin, Anne Sinclair évoque sur le site américain du Huffington Post le "cauchemar" de Nicolas Sarkozy. L'épouse de Dominique Strauss-Kahn, qui a dû renoncer à la primaire socialiste en raison de ses démêlées judiciaires, explique qu'il s'agit plus que d'un simple "désaveu" pour le président sortant mais bien d'un "rejet". La journaliste juge qu'il reste "peu d'espoir" que le candidat UMP reste au pouvoir.

Les Russes dénoncent l'"hypocrisie"

En Russie, le ton est plus cinglant. "En France aujourd'hui (contrairement à ce qui se passe en Russie), on élit en votant contre : tout sauf Sarkozy," écrit le quotidien populaire Komsomolskaïa Pravda. "Quelle que soit l'issue de l'élection, elle donne l'occasion de s'interroger sur l'état de la démocratie en France, et d'une manière générale 'là-bas'. Il est mauvais, peut-être même pire que chez nous", affirme Komsomolskaïa Pravda. "Que cela plaise ou non, les plus de 60% de votes obtenus par Vladimir Poutine (à la présidentielle du 4 mars, NDLR) étaient des voix pour et non contre (les autres)", ajoute le journal. "Nous, au moins, nous savons à quelle sauce nous allons être mangés. Moins d’hypocrisie", ajoute le journal, évoquant les possibles alliances avant le deuxième tour.

De l'autre côté du Rhin, les journaux allemands notent la progression des extrêmes, Marine Le Pen pour le Front national et Jean-Luc Mélenchon pour le Front de gauche. Pour le Financial Times Deutschland, il s'agit "d'abord et avant tout d'un vote de rejet" contre Nicolas Sarkozy. "Quel échec pour un chef d'Etat sortant de faire si mauvaise figure face à un adversaire comme François Hollande, dont la campagne a consisté avant tout à esquiver et qui n'a jamais vraiment réussi à enthousiasmer ses partisans", ajoute encore le quotidien de référence du milieu des affaires.

Le pari de l'extrême-droite

En Belgique, le quotidien Le Soiraffirme que François Hollande "a déjà un pied à l’Élysée". "On voit mal, désormais, comment, même en mettant le cap encore plus à droite qu'il ne l'avait fait au premier tour, Nicolas Sarkozy pourrait encore inverser la tendance en espérant récupérer les voix du Front national. Le pari gagnant qu'il avait fait en 2007 (siphonner les voix de l'extrême droite) vient de montrer cinq ans plus tard toutes ses limites. En banalisant les thèses du FN tout en décevant son propre électorat, il a ramené les électeurs de la droite la plus dure à leur bercail", écrit le quotidien.

En Italie, la presse n'est pas plus tendre avec l'actuel pensionnaire de l'Élysée. Sarkozy mis en échec (mais il tient bon), Hollande l'emporte, boom de Le Pen, affiche en Une Il Corriere della Sera