Sarkozy appelle au "pardon" en Libye

Le président Sarkozy a précisé que le groupe de contact se transformait en "groupe d'amis"
Le président Sarkozy a précisé que le groupe de contact se transformait en "groupe d'amis" © Capture Itélé
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avec agences , modifié à
Le président français a dessiné l'après-Kadhafi, même si, sur le terrain, tout n'est pas réglé.

C'est une victoire que Nicolas Sarkozy a tenu à célébrer. Les 63 pays, qui se sont réunis jeudi à l'Elysée, à Paris, ont parlé d'une seule et même voix pour poser les bases de l'après-Kadhafi en Libye .

Premier point de convergence, l'argent. Les participants ont demandé la levée des avoirs libyens gelés. "L'argent qui a été détourné par M. Kadhafi et ses proches doit revenir aux Libyens", a déclaré Nicolas Sarkozy lors de la conférence de presse à l'Elysée. "Une quinzaine de milliards de dollars sont immédiatement dégelés", a-t-il ensuite précisé en ajoutant que la France avait d'ailleurs dégelé "aujourd'hui même" 1,5 milliard d'euros.

Le trésor des Kadhafi est estimé à plus de 50 milliards de dollars dans le monde. Mais pour que le dégel soit effectif, une nouvelle résolution doit être votée au conseil de sécurité des Nations Unies. Une tâche ardue car l'Afrique du Sud, déjà opposée à l'intervention militaire et qui a boudé la réunion de Paris, ne cache pas ses réticences.

Kadhafi est toujours une "menace"

Autre difficulté : sur le terrain, la victoire n'est pas encore complète malgré la chute du colonel Kadhafi. Les frappes de l'Otan vont d'ailleurs se poursuivre tant que le leader libyen et ses partisans "seront une menace pour la Libye", a précisé le président français. A plus long terme, et après des mois de combats fratricides, la réunion de Paris a malgré tout appelé les Libyens à faire table rase du passé. "Rien ne peut se faire sans la réconciliation et sans le pardon", a insisté le président Sarkozy.

Un vœu que le président du Conseil national de transition, le CNT, a visiblement entendu.  "L'islam encourage au pardon. Il encourage à la réconciliation. L'Etat de droit doit être respecté", a affirmé Moustapha Abdeljalil en assurant qu'il allait assurer une "transition pacifique".

Pourtant, la partie n'était pas gagnée d'avance. Sur les 63 participants, 19 d'entre eux n'avaient pas encore reconnu le CNT.