Pyongyang : les Kim ou l’esprit de famille

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Alors que le leader met en place sa succession, l’un de ses fils a tenté de faire tuer son frère.

Kim Jong-Nam est-il une menace pour Pyongyang ? Le fils aîné du leader et non moins dictateur Kim Jong-Il, aurait échappé à une tentative d’assassinat orchestrée par des proches de son petit frère, Kim Jong-Un.

Kim Jong Nam, un peu trop bavard

Les "amis" du cadet des Kim, qui est pressenti pour succéder à son cher papa sur le déclin, avaient prévu de s'en prendre au fils aîné du "Cher leader" en 2009, mais la Chine les en a empêchés, affirme mercredi le quotidien sud-coréen Chosun Ilbo, citant une source gouvernementale. La raison d’une telle tentative ? Kim Jong-Nam serait un peu trop bavard.

Il faut dire que le fils aîné du leader nord-coréen, âgé de 39 ans, n’entre pas vraiment dans le moule familial. Partageant sa vie entre la Chine et Macao, il s’est notamment fait connaître pour ses frasques diverses et variées. En 2001, par exemple, il a été arrêté au Japon en possession d’un faux passeport afin de se rendre à…Disneyland. Un faux-pas qui lui coûtera sa place de favori pour succéder à son père.

Kim Jong-Nam, une bombe à retardement

Mardi, Kim Jong-Nam a franchi un cap supplémentaire dans la rupture avec sa famille. Dans une interview accordée à une chaîne de télévision japonaise, il critique ouvertement le régime nord-coréen. Il a déclaré sur la chaîne TV Asahi, que la succession de son père ne l'intéressait en aucun cas et s’est même dit opposé à la succession héréditaire sur trois générations, rapporte le quotidien de Séoul.

"Il faut être prudent avec les différentes rumeurs rapportées sur la Corée du Nord", estime néanmoins Jean-Louis Margolin, chercheur à l’Institut de recherches sur le Sud-Est asiatique. "On sait qu’il y a beaucoup de remous à la direction du pays, mais peu d’informations en sortent", explique-t-il à Europe1.fr. "Mais ces menaces sont plausibles car Kim Jong-Nam est une bombe à retardement", confie le spécialiste. "Il connaît sûrement beaucoup de choses sur les coulisses du pouvoir et cela pourrait déranger Pyongyang", conclut-il.

Kim Jong-Nam bénéficie du soutien de Pékin. Selon le quotidien sud-coréen Chosun Ilbo, le fils aîné du leader est proche des enfants de hauts dirigeants chinois, un groupe appelé "les petits princes". Par conséquent, "il ne retournera pas en Corée du Nord. Il va rester en Chine", a annoncé une source gouvernementale au Chosun Ilbo.