Procédure DSK : pourquoi ce report ?

Ce nouveau report soulève des doutes sur l'issue de la procédure.
Ce nouveau report soulève des doutes sur l'issue de la procédure. © Reuters
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avec agences , modifié à
Plusieurs hypothèses pourraient expliquer l'ajournement de l'audience au 23 août.

La procédure judicaire visant Dominique Strauss-Kahn a connu mardi soir un nouveau rebondissement avec l’annonce du report de la prochaine audience. Les avocats de l’ex-directeur du FMI ont en effet annoncé un report au 23 août de l'audience judiciaire prévue le 1er août.

"La prochaine apparition de Dominique Strauss-Kahn devant le tribunal est maintenant prévue le 23 août", a confirmé le bureau du procureur de Manhattan. "L'enquête dans le cadre de cette affaire pénale en cours se poursuit. Nous n'avons pas d'autre commentaire", a ajouté la porte-parole du bureau du procureur, Erin Duggan.

Initialement prévue le 18 juillet, l'audience avait déjà été reportée une première fois au 1er août, pour permettre au procureur Cyrus Vance de collecter de nouveaux éléments. L'ancien directeur général français du FMI est inculpé par la justice américaine d'agression sexuelle, de tentative de viol et de séquestration sur la personne de Nafissatou Diallo, une femme de chambre guinéenne travaillant dans un grand hôtel de New York.

Les sorties médiatiques de Diallo, une coïncidence ?

L’avenir de la procédure devient plus flou que jamais, alors que l’affaire vient de prendre une nouvelle ampleur médiatique avec la diffusion du témoignage de Nafissatou Diallo.

Après deux mois passés à vivre cachée, la femme de chambre qui accuse DSK de l'avoir violée a décidé dimanche et lundi, à huit jours de la date jusque-là prévue pour l'audience, de donner son témoignage à l'hebdomadaire Newsweek et à la chaîne de télévision américaine ABC.

Quel avenir pour la procédure ?

L’avenir de la procédure est donc plus flou que jamais. Plusieurs hypothèses pourraient toutefois expliquer ce nouveau délai demandé par Cyrus Vance :

Une entrevue avec Tristane Banon. Certains médias spéculent et évoquent la possibilité que le procureur demande aux autorités françaises l’autorisation d'interroger Tristane Banon, après la rencontre, la semaine dernière, de l'avocat de la plaignante et du procureur de New York.

Un règlement de l’affaire au civil. L'avocat de Nafissatou Diallo, Kenneth Thompson, a annoncé mardi dans le New York Times qu'une plainte au civil, qui permet d'obtenir des dommages et intérêts, allait être déposée dans la semaine. Une décision surprenante : les victimes attendent généralement que la procédure pénale ait bien avancé avant de déposer une plainte au civil, pour ne pas donner le sentiment que leur démarche est motivée par l'appât du gain.

Un abandon des poursuites. "Nous avons donné notre accord pour repousser l'audience devant le juge (Michael) Obus du 1er août au 23 août", ont annoncé les avocats de DSK, William Taylor et Benjamin Brafman. "Nous comprenons que le procureur continue d'enquêter. Nous espérons qu'il aura pris, d'ici le 23 août, la décision d'abandonner" les poursuites, ont-ils ajouté.