PIP : les recommandations internationales

Berlin et Prague recommandent le retrait des prothèses mammaires PIP. Londres continue de ne pas préconiser de retrait généralisé des implants PIP. Et ce alors que l'Union européenne a promis un renforcement des contrôles sur ces prothèses jeudi.
Berlin et Prague recommandent le retrait des prothèses mammaires PIP. Londres continue de ne pas préconiser de retrait généralisé des implants PIP. Et ce alors que l'Union européenne a promis un renforcement des contrôles sur ces prothèses jeudi. © EUROPE 1
  • Copié
Marion Sauveur avec AFP , modifié à
Berlin préconise leur retrait, tout comme Prague. Londres est contre un retrait généralisé.

La peur gagne l’étranger. Un mois après l’explosion du scandale des prothèses mammaires PIP en France, plusieurs pays ont recommandé le retrait des implants alors qu’elles seraient entre 400.000 à 500.000 femmes à en porter dans le monde. L'entreprise produisait jusqu'à 100.000 prothèses par an, dont 84% partaient à l'exportation, notamment en Amérique latine, en Espagne et en Grande-Bretagne. Europe1.fr fait le point sur les recommandations en fonction des pays.

En Allemagne. Berlin a recommandé vendredi, "à titre préventif", le retrait des prothèses mammaires PIP. Les autorités sanitaires allemandes ont réagi après qu'un nombre croissant de médecins et d'hôpitaux aient signalé des problèmes avec ces implants, a expliqué l'Institut fédéral pour les produits médicaux, placé sous la tutelle du ministère de la Santé.

L'Institut n'était pas en mesure de préciser le nombre de cas concernés. La presse a toutefois indiqué que 7.500 Allemandes porteraient un implant PIP. Dix-neuf cas de prothèses défectueuses ont été répertoriés fin décembre dans le pays.

En Grande-Bretagne. Contrairement à ses voisins français et allemand, le Royaume-Uni s'est abstenu de recommander le "retrait généralisé" de ces implants mammaires PIP. 42.000 femmes seraient concernées outre-Manche. Pour autant, les autorités britanniques ont accepté le remplacement gratuit, pour une minorité des femmes concernées et opérées dans le secteur public.

En Belgique. Les autorités belges ont recommandé, avant Noël, un examen systématique aux femmes porteuses d'implants PIP et le retrait en cas de rupture, de suspicion de rupture ou de suintement. Cinq femmes portant des implants mammaires PIP les ont fait retirer en Belgique depuis début décembre, a annoncé samedi une porte-parole de l'Agence fédérale belge des médicaments et des produits de santé. 

En République Tchèque. Prague a décidé d'agir en recommandant aux quelque 2.000 femmes qui ont reçu des prothèses mammaires PIP dans le pays de les faire retirer.

Au Venezuela. Un groupe de femmes a déposé vendredi une requête devant un tribunal civil de Caracas contre les distributeurs locaux de prothèses PIP pour obtenir le remboursement des frais de remplacement de leurs implants mammaires. Le gouvernement vénézuélien a déjà annoncé il y a plusieurs jours que le retrait de ces prothèses serait gratuit dans tous les établissements de santé du pays. Toutefois, il avait précisé que leur remplacement ne serait pas pris en charge.

Au Venezuela, environ 40.000 mammoplasties sont réalisées chaque année, mais aucune estimation du nombre de porteuses d'implants PIP n'a été communiquée.

Dans l'Union Européenne. Bruxelles a promis un renforcement des contrôles sur ces prothèses jeudi. Bruxelles travaille depuis plusieurs mois déjà à la révision de l'actuelle directive, qui date de 2007, et doit présenter ses propositions dans le courant de ce semestre, a précisé un porte-parole.

En France, où le scandale a éclaté le mois dernier, 20 cas de cancers, dont 16 du sein, ont été enregistrés chez des porteuses d'implants PIP. Toutefois aucun lien de causalité n’a été établi. Les autorités ont recommandé aux 30.000 femmes concernées de se faire retirer ces implants.