Oscar Pistorius, un procès surmédiatisé

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ZOOM ET CAMERAS – Une chaîne a même été spécialement créée pour suivre le procès de l’ancien athlète handisport, accusé d'avoir tué sa petite amie.

L’INFO. Oscar Pistorius fait face à un double procès. Lundi, l'ancienne star de l'athlétisme handisport a plaidé non-coupable devant le tribunal de Pretoria, lors de l'ouverture des audiences. Oscar Pistorius, alias Blade Runner, est accusé d’avoir abattu Reeva Steenkamp, une top-model sud-africaine, en février 2013. Il devra se défendre à la fois à la barre mais aussi devant les caméras dans un procès surmédiatisé.

"Vous avez le droit de tout voir". La semaine dernière, une première audience avait donné le feu vert à une retransmission intégrale à la radio. Les télévisions devront, elles, se contenter de certaines parties du procès, a tranché le juge. Manque de chance pour les télévisions, le passage le plus attendu, à savoir le témoignage d’Oscar Pistorius, ne pourra pas être enregistré. Le président du tribunal se réserve aussi le droit d’éteindre les caméras à tout moment. Enfin, interdiction formelle pour les caméras, qui seront fixes, de zoomer sur les visages des protagonistes de ce procès. Pas franchement télégénique.

Pour autant, ces conditions devraient satisfaire la chaîne ouverte spécialement pour l’occasion. Depuis dimanche soir, "The Oscar Pistorius trial" diffuse en continu des émissions sur l’ancien athlète handisport. Diffusée sur le câble payant, la chaîne profite de la notoriété de sa boîte de production, Carte blanche. Avant de se consacrer à Pistorius, cette dernière diffusait tous les dimanches soir une émission suivie par 600.000 personnes. Son credo : "Vous avez le droit de tout voir".

Choisis ton camp. Pour justifier cet intérêt exacerbé, le journal sud-africain Pretoria News a publié un édito provocateur : "Oscar est à nous". "On ne peut pas ouvrir et fermer le robinet de la célébrité comme ça", peut-on lire dans le journal anglophone. "Oscar Pistorius n’est pas un secret d’Etat".

Cette médiatisation n’arrange pas la défense de l’ancien athlète. Il faut dire que des radios, des chaînes et des journaux ont déjà choisi leur camp. La chaîne "The Oscar Pistorius trial" a commencé par diffuser des vidéos émouvantes de Reeva Steenkamp. Dans l’une d’entre elles, on la voit nager avec des dauphins.

Pour tenir ce double front, les avocats tentent de reprendre en main la communication. Et le travail est dantesque, car Oscar Pistorius n’a jamais nié avoir tiré sur Reeva Steenkamp. Mais il était sûr qu’il s’agissait d’un cambrioleur, se défend-il. Après un an de silence, le compte Twitter d’Oscar Pistorius a repris du service. Dans un message publié sur son site internet, il parle de sa peine et de ses regrets. Un compte Twitter a même été ouvert spécialement pour ce procès, afin "dévoiler la vérité, le procès et les protagonistes". Si Oscar Pistorius est jugé coupable, il risque un minimum de 25 ans de prison.

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