Obama battu dans la course aux dollars

Un soutien d'Obama lors de la campagne de 2008.
Un soutien d'Obama lors de la campagne de 2008. © REUTERS
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Alcyone Wemaere, avec AFP , modifié à
A trois mois du scrutin, il accuse un retard de 62 millions de dollars sur son rival républicain.

Si l'élection présidentielle américaine n'est pas jouée, il est une bataille que Barack Obama semble en passe de perdre : celle des dollars. D'après les chiffres rendus publics mardi, son adversaire républicain Mitt Romney disposait, fin juillet, de 60 millions de dollars de plus que lui pour sa campagne.

186 millions de dollars à disposition des républicains contre 124 millions de dollars pour les démocrates : l'avantage financier est spectaculaire pour le camp Romney… et peut s'avérer décisif alors que se profilent les conventions et, donc, la dernière ligne droite de la campagne.

Les démocrates plus dépensiers

Comment expliquer un tel écart ? La stratégie des deux camps a, semble t-il, été différente : car sur la durée, l'équipe démocrate a, en fait, collecté davantage d'argent que celle des républicains. Mais si les démocrates ont collecté plus, ils ont aussi été plus dépensiers : le président sortant a lancé sa campagne en avril 2011, un an avant que Mitt Romney émerge en vainqueur des primaires républicaines.

Et les démocrates ont fait des dépenses massives en publicités télévisées. L'équipe d'Obama s'est aussi justifiée en soutenant avoir investi depuis des mois dans des opérations sur le terrain, notamment dans la dizaine d'Etats potentiellement décisifs.

L'autre explication tient tout simplement au jeu des contributions de ces trois derniers mois qui a vu triompher Mitt Romney. Sur le seul week-end dernier, le républicain a obtenu quelque sept millions de dollars auprès de donateurs privés dans le Massachusetts, Etat dont il a été le gouverneur mais qui vote d'habitude démocrate aux consultations nationales.

Le milliardaire George Soros "blessé" par Obama

Du coup, la presse s'interroge sur les conséquences possibles de la mauvaise grâce notoire du président sortant à "jouer le jeu" avec les riches donateurs démocrates. "Obama n'aime pas frayer avec les milliardaires. Cela pourrait-il lui coûter sa réélection ?", s'interroge ainsi cette semaine The New Yorker en relayant plusieurs témoignages de riches contributeurs piqués, par exemple, que Barack Obama ait refusé de poser avec eux à tel gala de Noël à la Maison-Blanche.

George Soros

La presse rapporte aussi que le milliardaire George Soros, 7ème plus grosse fortune américaine selon Forbes, a été "blessé" par l'attitude de Barack Obama : ce dernier aurait refusé d'entendre ses conseils dans le domaine économique.