Nucléaire : l'Iran arrache un accord

John Kerry, Sergei Lavrov et Laurent Fabius se félicitent de l'accord trouvé avec l'Iran sur le nucléaire.
John Kerry, Sergei Lavrov et Laurent Fabius se félicitent de l'accord trouvé avec l'Iran sur le nucléaire. © REUTERS
  • Copié
avec agences , modifié à
Le texte, valable six mois, autorise Téhéran à développer son nucléaire civil et allège les sanctions.

"Nous sommes parvenus à un accord". C'est par ce court message, posté dans la nuit sur Twitter, que Michael Mann, le porte-parole de la diplomate en chef de l'Union Européenne, mais aussi le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, ont annoncé la fin des négociations avec l'Iran. Après quatre jours de négociations "difficiles" sur le programme nucléaire de Téhéran, les grandes puissances et l'Iran sont parvenus à un accord au milieu de la nuit de samedi à dimanche à Genève. Europe1.fr vous en donne les grandes lignes.

Du nucléaire civil, pas militaire.L'accord "confirme le droit de l'Iran à l'énergie nucléaire civile, mais exclut de sa part tout accès à l'arme nucléaire", a précisé le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Concrètement, l'Iran n'aura plus le droit d'enrichir l'uranium au-delà de 5% et devra neutraliser ses réserves enrichies à 20%. Téhéran s'engage aussi à stopper le projet de réacteur à eau lourde d'Arak.

21.1113 Photo de la centrale à eau lourde d'Arak prise en janvier 2011.

© (Reuters)

Pas de nouvelle sanction. En échange, les six grandes puissances s'engagent à ne pas imposer de nouvelles sanctions à Téhéran au cours des six prochains mois. Et les sanctions existantes devraient être allégées, permettant à l'Iran d'accéder à des milliards de dollars de revenus liés au pétrole, aux produits pétrochimiques, à l'or et au secteur automobile.

Un accord provisoire. Le texte signé dans la nuit est valable six mois. Des inspections auront lieu pendant ce temps en Iran, tandis qu'une "solution complète" sera négociée.

Toutes les parties satisfaites. Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a qualifié l'accord conclu dans la nuit d'"avancée importante pour la sécurité et pour la paix". Il "confirme le droit de l'Iran à l'énergie nucléaire civile, mais exclut de sa part tout accès à l'arme nucléaire", a ajouté le ministre français des Affaires étrangères. Barack Obama a, de son côté, salué une "première étape importante" tout en soulignant que d'"énormes difficultés" persistaient dans ce dossier. "Pour la première fois en presque une décennie, nous avons arrêté les progrès du programme nucléaire iranien, et des volets cruciaux du programme seront annulés", s'est félicité le président américain.

ashton-kerry-hague-fabius-iran-reuters

L'accord entre l'Iran et les grandes puissances sur le programme nucléaire iranien "est dans l'intérêt des pays de la région et de la paix mondiale", a affirmé pour sa part le président Hassan Rohani dans une lettre au guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei. "Les droits nucléaires et les droits de l'Iran à l'enrichissement d'uranium ont été reconnus par les grandes puissances", s'est-il encore félicité.

Israël inquiet. Le Premier ministre Benjamin Netanayhu a néanmoins dénoncé dimanche un "mauvais accord qui offre exactement ce que l'Iran voulait: la levée significative des sanctions et le maintien d'une partie significative de son programme nucléaire". De son côté, le ministre de l'Économie Naftali Bennett a assuré qu'Israël n'était pas lié par l'accord de Genève et avait le droit de se défendre. "L'accord laisse intacte la machine nucléaire iranienne et pourrait permettre à l'Iran de produire une bombe dans une période de six à sept semaines. Israël est prêt à toute éventualité", a déclaré le ministre israélien à la radio militaire.