Nelson Mandela, "Madiba" le bien aimé

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Maud Descamps, Anne-Julie Contenay et Charles Carrasco , modifié à
PORTRAIT - Le père de l’Apartheid, mort à 95 ans jeudi, a été, toute sa vie, le symbole de l’oppression de tout un peuple.

Plus qu’une nation, c’est toute la communauté internationale qui est en deuil. Nelson Mandela, le père de l’Apartheid, est mort jeudi soir en Afrique du sud à l’âge de 95 ans. L’ancien président sud-africain souffrait de problèmes respiratoires depuis plusieurs années. Nelson Mandela restera une des personnalités les plus marquantes du XXe siècle.

Ce militant anti-apartheid acharné, a payé de sa vie son engagement. Surnommé Nelson par son institutrice, Mandela avait, en fait, été prénommé Rolihlahla - "celui par qui les problèmes arrivent" – par ses parents. Et très tôt il manifeste un esprit rebelle. Etudiant, il est exclu de l'université de Fort Hare après un conflit sur l'élection de représentants étudiants, avant de fuir sa famille à 22 ans pour échapper à un mariage arrangé.

Amateur de femmes et de boxe

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Arrivé à Johannesburg, le bouillant jeune homme prend vraiment la mesure de la ségrégation dont sont victimes les gens de couleurs. Il rencontre Walter Sisulu, qui devient son mentor et plus proche ami, le faisant entrer à l'ANC. Grand amateur de femmes et boxeur à ses heures, il fait alors plusieurs petits boulots, entreprenant des études pour devenir avocat.

Avec Oliver Tambo et d'autres jeunes loups, il fonde la Ligue de la jeunesse de l'ANC et prend rapidement les rênes d'un parti jugé trop mou face à un régime qui a institutionnalisé l'apartheid en 1948. Après l'interdiction de l'ANC en 1960, Nelson Mandela, arrêté à plusieurs reprises, passe dans la clandestinité. C'est lui qui préside à la fondation d'une branche armée de l'ANC. Arrêté de nouveau en 1962, il est condamné à la prison à vie deux ans plus tard.

"Votre liberté à tous est plus importante pour moi"

Pendant son procès, il prononce une plaidoirie en forme de profession de foi : "J'ai lutté contre la domination blanche et j'ai lutté contre la domination noire. Mon idéal le plus cher a été celui d'une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient en harmonie avec des chances égales. J'espère vivre assez longtemps pour l'atteindre. Mais si cela est nécessaire, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir."

Il passe les18 années suivantes entre les murs du bagne de Robben Island, au large du Cap et au total 27 ans en prison. Près de trois décennies pendant lesquelles il a continué à croire en la liberté et en l’égalité pour le peuple d’Afrique du Sud. Durant toutes ses années de détention, Nelson Mandela reçoit de nombreux soutiens de la communauté internationale. Il devient le symbole de l’oppression de tout un peuple.

Attaché jusqu’au bout au combat contre l’apartheid, Nelson Mandela rejette longtemps toute idée de compromis. Ainsi il refuse, en 1965, la liberté que lui offre le président blanc sud-africain Pieter Willem en échange de l’abandon de la lutte armée. " Je chéris ma propre liberté, mais votre liberté à tous est plus importante pour moi", écrit-il à sa fille Zindzi qui lit le message devant 6.000 personnes réunies à Soweto.

>> Les adieux d'Europe 1 Matin à Nelson Mandela :