NSA : 35 dirigeants du monde sur écoute

Le Guardian dit avoir interpellé l'administration Obama sur ce nouveau document, mais elle n'a pas souhaité s'exprimer.
Le Guardian dit avoir interpellé l'administration Obama sur ce nouveau document, mais elle n'a pas souhaité s'exprimer. © Reuters
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Charles Carrasco avec agences , modifié à
Un responsable de l'administration américaine a transmis ces données à la NSA, révèle The Guardian.

L'INFO. Cette nouvelle révélation intervient au moment où l'Allemagne se montre scandalisée par les révélations sur une possible surveillance du portable de la chancelière Angela Merkel par les Etats-Unis. Un responsable de l'administration américaine a transmis les numéros de téléphone de 35 dirigeants de la planète à l'Agence américaine de sécurité nationale (NSA) qui les a placés sur écoute, révèle jeudi  The Guardian grâce à des documents transférés par Edward Snowden.

Un haut responsable a transmis 200 numéros. Dans ce document interne daté du 27 octobre 2006, la NSA "encourage les hauts responsables des branches de l'exécutif qu'elle compte parmi ses 'clients' comme la Maison-Blanche, le département d'Etat et le Pentagone, a partager leurs carnets d'adresse avec l'agence". A lui seul, un haut responsable, dont ni l'identité ni la fonction ne sont révélées, a transmis "200 numéros, dont 35 de dirigeants de la planète", sans que l'on sache qui, se félicitent les responsables de la NSA. Ils expliquent toutefois que la surveillance de ces numéros de téléphone n'a donné que peu de résultats. The Guardian dit avoir interpellé l'administration Obama sur ce nouveau document, mais elle n'a pas souhaité s'exprimer.

Hollande et Merkel à Bruxelles, le 24 octobre 2013

Un sommet européen où l'on parle espionnage. Les accusations d'espionnage des citoyens -notamment en France, comme l'a révélé Le Monde-, voire de diplomates ou dirigeants européens, par les services américains se sont imposées jeudi comme le sujet dominant d'une réunion des 28, sommés par les eurodéputés de mieux protéger les données personnelles. "L'espionnage entre amis, ça ne va pas du tout", a lancé la chancelière allemande à son arrivée à Bruxelles.  Angela Merkel et François Hollande en ont parlé lors d'un entretien bilatéral. Ils ont réaffirmé "l'un comme l'autre le caractère inacceptable" des écoutes américaines, souhaitant que "l'on trouve les moyens d'en sortir", selon une source française.

 

Madrid convoque l'ambassadeur américain. A son tour, le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a indiqué vendredi qu'il allait convoquer l'ambassadeur américain pour lui demander des explications. "Nous n'avons aucune preuve que l'Espagne a été espionnée", a-t-il déclaré depuis Bruxelles. Mais d'après El Pais, la NSA aurait espionné du personnel et des membres du gouvernement espagnol, dont l'ancien Premier ministre socialiste, José Luis Rodriguez Zapatero.

Enrico Letta

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En Italie, on promet aussi des révélations. Après la France et l'Allemagne, l'Italie. Selon L'Espresso, parallèlement aux écoutes américaines, un programme baptisé "Tempora" et dirigé par le Government Communications Headquarters (GCHQ), la 'NSA britannique', a permis de récupérer les données téléphoniques et électroniques transitant par trois câbles sous-marins à fibre optique en Sicile. Le journal écrit que les renseignements britanniques ont cherché des informations en Italie pour "protéger" leurs intérêts économiques et identifier "les intentions politiques des gouvernements étrangers", y compris sur des dossiers militaires.

Outre les informations sur la prolifération nucléaire, chimique ou biologique, les priorités des Britanniques portent sur les technologies militaires avancées, ce qui pourrait inclure des contrats commerciaux entre l'Italie et plusieurs pays arabes. Selon L'Espresso, les services de renseignement italiens avaient connaissance des informations recueillies par les Britanniques en vertu d'un accord de partage d'informations.

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