Mgr Vingt-Trois : "on ne va pas faire les talibans"

L’archevêque de Paris a évoqué dimanche sur Europe 1 le début du pontificat du pape François.
L’archevêque de Paris a évoqué dimanche sur Europe 1 le début du pontificat du pape François. © Europe1
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Frédéric Frangeul , modifié à
L’archevêque de Paris a réagi à la volonté du pape François de voir émerger une Eglise "pauvre".

L’INFO. Monseigneur André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France, était dimanche l'invité du Grand Rendez-vous Europe1 - i>TELE - Le Parisien - Aujourd’hui en France. Depuis Rome, l'ecclésiastique est revenu sur le conclave qui a conduit à l'élection du pape François.

Le conclave. "On a vu émerger des personnalités", a raconté Monseigneur Vingt-Trois. "Je me suis dit 'ce sera lui' au fur et à mesure que la journée a avancé et que les votes se sont concentrés sur son nom. J'ai compris progressivement qu'il y avait une convergence sur le nom de Bergoglio", a-t-il ajouté. "L'élection du pape ne se vit pas comme la coupe du monde de football. Il n'y a pas de campagne, et pas de confrontation de projets", a souligné Monseigneur Vingt-Trois.

"On a vu émerger des personnalités" :

L'archevêque s'est entretenu aussi avec le pape François après son élection. "Je lui ai dit que les Français priaient pour lui et étaient en communion avec lui", a-t-il témoigné.

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Le train de vie de l’Eglise. "On ne va pas faire les talibans qui ont détruit les signes de plusieurs siècles pour dire qu'ils appliquaient la loi coranique", a-t-il dit en réponse à une question sur le patrimoine de l'Eglise. "On n'est pas dans cette logique-là", a-t-il ajouté.

"On dispose d'un patrimoine, on ne va pas le détruire pour le plaisir se donner une image", poursuivi Monseigneur Vingt-Trois. Selon lui, l'Eglise est "l'occupante" et la "gestionnaire" de ce "patrimoine de l'Humanité", qui n'est "pas seulement la propriété de l'Eglise". "La question n'est pas de savoir si on vit dans les dorures, elle est de savoir si on se laisse engluer et dominer par les dorures, ou si on les met au service des pauvres", a conclu Monseigneur Vingt-Trois.

"On ne va pas faire les talibans" :

La question de la pédophilie. Monseigneur Vingt-Trois a aussi réagi aux propos d'un cardinal qui a assimilé les pédophiles à des "malades" plus qu'à des "criminels". "Le registre du crime, c'est le registre judiciaire. Le registre de la maladie, c'est le registre des causes", a souligné l'archevêque de Paris. "Le jugement consiste précisément à savoir si les causes expliquent ou atténuent le crime, mais elles ne font pas disparaître le crime", a-t-il poursuivi.

"C'est un problème très important au sein de la société, et donc au sein de l'Eglise. Mais ce n'est pas un problème ecclésial par lui-même", a estimé Monseigneur Vingt-Trois. Je rappelle quand même que 80% des actes pédophiles se produisent dans les familles. Ils ne se produisent pas dans l'Eglise", a-t-il jugé.

"La pédophilie, pas un problème ecclésial" :

"C'est une façon un peu facile, parfois, que la société a choisi de désigner des groupes boucs émissaires pour ne pas avoir à expliquer ce qui se passe dans son sein", a conclu Monseigneur Vingt-Trois.