Megaupload préparait un "méga" projet

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MegaBox avait été pensé pour proposer un modèle économique concurrent de celui des labels.

Quelles sont les véritables raisons de la fermeture de Megaupload ? La question agite le Web depuis le démantèlement, jeudi, du site de stockage et de partage de fichiers, Megaupload.

Officiellement, le site a été fermé car il ne respecte pas la législation sur les droits d'auteur. Selon l'acte d'accusation Megaupload aurait entraîné un manque à gagner de plus de 385 millions d’euros pour les ayant-droits. Le site aurait également accumulé 135 millions d’euros de profit via les abonnements et la publicité. Mais selon certains internautes les raisons de la fermeture de Megaupload seraient ailleurs.

Un modèle économique alternatif

D'après des informations du site TorrentFreak, Kim Dotcom, le fondateur de Megaupload, comptait lancer en 2012, un site qui aurait pu bouleverser l'industrie de la musique en ligne.

Appelé Megabox, ce projet a été pensé pour proposer un modèle économique alternatif à celui des géants du téléchargement légal. Megaupload s'apprêtait en effet à lancer un service prévoyant une rétribution des artistes à hauteur de 90%. Une stratégie visant à propulser le site au rang d’entreprise de vente de contenus culturels légaux et d’hébergeur.

De quoi inquiéter iTunes, le service de téléchargement légal de musiques d'Apple, et les majors américaines. "Universal Music Group sait que nous allons rivaliser avec eux en lançant notre propre plateforme de musique en ligne. Un site qui permettra bientôt aux artistes de vendre leurs créations directement aux internautes tout en permettant aux artistes de récupérer 90% des revenus", indiquait en décembre dernier, Kim Dotcom, le fondateur de Megaupload.

"Nous paierons les artistes"

Les téléchargements gratuits auraient également pu rapporter de l'argent aux artistes, grâce à un modèle dénommé MegaKey, permettant d'obtenir plus de revenus publicitaires. Le concept de Megakey consistait à installer un logiciel remplaçant entre 10 à 15 % des publicités en ligne vues par un internaute par d'autres, plus ciblées, issues de MegaClick, la régie publicitaire de MegaUpload. "Oui c’est vrai, nous paierons les artistes même pour des téléchargements gratuits. Le modèle économique de MegaKey a été testé sur un million d’utilisateur, et ça marche", assurait Kim Dotcom.

Le projet du fondateur de Megaupload était déjà bien avancé. La version bêta, c'est-à-dire celle test, regroupait plusieurs partenaires comme 7digital, Gracenote ou encore Amazon. "Vous pouvez d’ores et déjà vous attendre à des annonces sur MegaBox l’année prochaine, dont des accords avec des artistes désireux de s’écarter des modèles économiques obsolètes", avait promis Kim Dotcom.

Une idée ambitieuse qui risque de ne pas voir le jour de sitôt. Mercredi matin, la justice néo-zélandaise a en effet rejeté la demande de libération sous caution du fondateur fantasque du site de partage et de stockage de fichiers. Kim Dotcom restera donc en prison jusqu'à l'examen de la demande d'extradition des Etats-Unis le 22 février.