Megaupload: Anonymous vise l'Elysée

Megauplaod fermé, la réplique n'a pas tardé : les sites du FBI et de plusieurs grands labels ont été victimes de cyber-attaques.
Megauplaod fermé, la réplique n'a pas tardé : les sites du FBI et de plusieurs grands labels ont été victimes de cyber-attaques. © REUTERS
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De nombreux sites ont été piratés suite à la fermeture surprise du site de téléchargement.

La guerre est déclarée entre les militants d’un Web ouvert et sans contrôle et les gouvernements qui prônent une régulation. Suite à la fermeture par la justice américaine du site Megaupload, les pirates informatiques ont multiplié les cyber-attaques contre de nombreux sites officiels. Ils ont réussi notamment à infiltrer le site de l'Elysée et à bloquer le site du FBI.

"Le gouvernement ferme Megaupload ? Quinze minutes plus tard, Anonymous ferme des sites du gouvernement et de labels musicaux", a ironisé un membre d'Anonymous sur le site de microblogging Twitter

Ces attaques font suite à la décision de la justice américaine d’ordonner jeudi la fermeture du site Megaupload.com, plateforme emblématique et controversée du téléchargement direct sur Internet, accusé de violation des droits d'auteur. Cette décision intervient au lendemain de l'action de grands sites Internet, qui ont protesté contre deux propositions de loi contre le piratage examinées par Washington.

Des représailles signées Anonymous

Dans les heures qui ont suivi cette décision, plusieurs sites officiels se sont retrouvés saturés. Les sites du FBI et du ministère de la Justice américain ont notamment été bloqués, tout comme ceux de la maison de disque Universal Music et de l'association professionnelle du disque RIAA.

Cette mise hors service n’a pas tardé à être revendiquée : le collectif de hackers Anonymous a annoncé sur Twitter être derrière cette vague d’assaut informatiques. Et ce n'est que le début puisque la nouvelle n'est tombée que tardivement : d'autres collectifs européens pourraient prendre le relais, une fois les hackers américains couchés. Cette vaste opération à déjà un nom : "OpMegaupload", pour  "opération Megaupload".

Twitter en ébullition

Pour mesurer l'émoi provoqué par cette fermeture, il suffit de se rendre sur le site Twitter. Le mot-clé "Megaupload" s'est classé immédiatement en tête des "trending topics", les sujets les plus discutés. Autre indice : lancer une recherche avec le mot-clef "Megaupload" : les messages sont si nombreux qu'ils défilent à une vitesse rendant impossible toute lecture.

En France, le Parti Pirate n'a pas tardé à réagir et "tient à exprimer sa stupeur face à une telle décision, qui intervient alors que l'entreprise avait mis en place et utilisait activement une procédure de retrait de liens d'œuvres couvertes par le droit d'auteur". Megaupload hébergeait donc toujours des fichiers piratés, mais il avait accéléré les procédures pour les retirer.

Les alternatives sont (très) nombreuses

En comptant seulement la France, le site Megaupload recevait 7 millions de connexions par mois, selon les chiffres de Mediamétrie. Sa filiale dédiée au streaming, Megavideo, enregistrait plus de 3 millions de connexions par mois, se classant à la neuvième position des sites de vidéo les plus fréquentés par les internautes français, toujours selon Médiamétrie.

Mais cette fermeture risque de n'être qu'un coup d'épée dans l'eau : les alternatives à Megaupload sont nombreuses et connues : des sites d'hébergement comme Mirorii, Rapidshare, Filesonic ou encore Fileserve proposent exactement les mêmes services de téléchargement de fichiers légaux et illégaux.