Mali : les villes de la reconquête

Tombouctou, ville classée au patrimoine mondial de l'Unesco, a été repris par l'armée française.
Tombouctou, ville classée au patrimoine mondial de l'Unesco, a été repris par l'armée française. © Reuters
  • Copié
Charles Carrasco avec AFP , modifié à
CARTE - Après un mois de guerre, la France contrôle les principales villes du Nord et attend la relève.

Vendredi, cela fait exactement quatre semaines jour pour jour que la France est entrée en territoire malien. Lors de cette opération baptisée "Serval", les islamistes armés ont abandonné presque sans combats le nord du pays face à l'offensive des soldats français et maliens. Retour sur cette reconquête militaire.

Agrandir le plan

>>> A lire : la France a déjà dépensé 70 millions

- 11 janvier : Répondant à un appel à l'aide des autorités maliennes, et dans l'attente du déploiement de la Misma, la France intervient militairement dans le cadre d'une opération baptisée Serval qui bloque l'avancée des islamistes. La veille, 1.200 combattants islamistes se sont emparés de Konna dans le centre du pays, menaçant de poursuivre leur offensive vers Bamako, la capitale.

- 15 janvier : La France engage pour la première fois des troupes au sol pour reprendre Diabali.

A Diabali, les islamistes ont quitté la ville. La vie reprend doucement.

- 17 janvier : Les forces françaises et maliennes reprennent le contrôle de Konna.

- 20 janvier : Les forces françaises prennent position à Niono et Sévaré.

- 21 janvier : L'armée française et les soldats maliens entrent dans Diabali et Douentza.

- 26 janvier : Prise de Gao lors d'une offensive éclair. La reconquête a été précédée d'une opération commando de l'armée française sur l'aéroport et un pont stratégique, puis suivie de l'arrivée, par voie aérienne, de troupes tchadiennes et nigériennes pour sécuriser la ville.

Un panneau a été érigé dans une rue de Gao, au Mali, en hommage au lieutenant tombé lors d'un raid.

© XAVIER YVON/EUROPE 1

- 28 janvier : Soldats français et maliens entrent sans combats dans la ville mythique de Tombouctou, où des groupes islamistes ont brûlé un bâtiment contenant de précieux manuscrits.

- 30 janvier : Des soldats français prennent position sur l'aéroport de Kidal, dernier fief des groupes armés. Les principaux responsables des groupes islamistes se seraient réfugiés dans le massif des Ifoghas, au nord de Kidal.

- 5 février : Les soldats français contrôlent l'aéroport de Kidal et la ville est "sécurisée" par quelque 1.800 Tchadiens.

- 7 février : Prise d'Aguelhok par des soldats français et tchadiens.

- 8 février : Dernière "prise" en date : les forces françaises ont pris le contrôle de Tessalit, l'un des derniers bastions des groupes islamistes près de la frontière algérienne, après une opération en parachute des forces spéciales, selon l'état-major des armées.

François Hollande au Mali

Et dans les semaines à venir ? Concrètement, la France pense déjà à son retrait progressif de ce pays et a demandé à l'ONU de préparer l'envoi d'une force de maintien de la paix. Mais cela pourrait prendre plusieurs semaines car il faut attendre que "les conditions sécuritaires le permettent", selon Gérard Araud, l'ambassadeur français à l'Onu. En clair, plusieurs semaines. Selon le patron des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous, la future force de l'ONU "sera d'abord basée sur l'existant, c'est-à-dire les unités de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et du Tchad". Et ces mêmes forces de la Cédéao forment la Misma (Mission internationale de soutien au Mali), autorisée par une résolution du Conseil de sécurité en décembre.

A terme, la Misma doit envoyer 6.000 hommes  mais leur déploiement est lent. Aujourd'hui, environ un tiers sont en territoire malien, soit un peu plus que les forces du Tchad (non membre de la Cédéao). Par la suite, toute ou partie de ces troupes africaines passeront sous la bannière de l'ONU. Ce sera "une force sous casque bleu avec une chaîne de commandement remontant au Conseil de sécurité", a précisé Gérard Araud.

Il n'y aura donc pas de casques bleus au Mali avant la fin de l'intervention française, dont les premiers soldats partiront en mars "si tout se passe comme prévu", a prévenu François Hollande. Son chef de la diplomatie Laurent Fabius, a précisé, de son coté mercredi que la France œuvrait pour une mise en place d'une opération de l'ONU en avril.