Mali : l'aviation américaine entre en scène

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avec François Clauss, envoyé spécial au Mali et agences , modifié à
L'ESSENTIEL - Les troupes françaises et maliennes contrôlent Diabali et Douentza.

L’ACTU.  L'armée française a consolidé lundi ses positions au Mali avec un but clairement affiché par Paris, "la reconquête totale" du pays en partie occupé par des islamistes armés. Le gouvernement malien a décidé, de son côté, de prolonger l'état d'urgence pour trois mois.

#SUR LE TERRAIN

• Des avions américains. L'aviation américaine participe désormais à l'opération Serval au Mali conduite par la France en soutien de l'armée malienne, a-t-on appris mardi auprès du commandement américain pour l'Afrique (Africom). Les Etats-Unis n'ont pas précisé le nombre ni le type d'avions engagés mais Reuters a pu constater la présence d'un avion de transport C-17 américain sur la base militaire d'Istres (Bouches-du-Rhône).  "Nous avons transporté par avion des soldats et du matériel à Bamako en provenance d'Istres. Cela va se poursuivre dans les prochains jours", a déclaré Benjamin Benson, porte-parole de l'Africom, qui est basé à Stuttgart (Allemagne). Deux vols ont eu lieu lundi, et deux autres étaient prévu ce mardi. 

• Les troupes françaises ont repris deux villes. Les forces françaises et maliennes ont repris lundi matin le contrôle des villes de Diabali et de Douentza, dans le centre du Mali, d'où les combattants islamistes ont disparu, a confirmé le ministre français de l'Intérieur, Jean-Yves Le Drian. Des sources au sein des services maliens de sécurité avaient auparavant fait état de l'entrée d'une colonne de camions et de blindés français et maliens à Diabali après la disparition des djihadistes qui avaient occupé la ville le 14 janvier. Plusieurs sources ont fait état d'un repli des islamistes pays vers Kidal, dans l'extrême nord-est, à 1.500 km de Bamako, près de la frontière algérienne. Kidal avait été la première ville du Nord conquise par les rebelles touareg et les islamistes, qui en avaient ensuite évincé leurs anciens alliés.

#SUR LE PLAN POLITIQUE

• Hollande et Merkel parlent Mali. Alors que l'Allemagne est parfois critiquée pour son trop faible engagement dans la crise malienne, la chancelière n'a pas exclu d'aider davantage la France dans son opération militaire au Mali contre les islamistes armés, promettant d'évaluer à chaque étape les possibilités de son pays et "de ne pas laisser tomber" son partenaire.

• L'aide discrète mais importante des Etats-Unis. La France peut compter sur une aide discrète - mais importante - des Etats-Unis en matière de renseignement. L'opération Serval menée par la France est jugée "vitale" par Washington, selon une source française citée par Reuters, qui assure que les USA apportent une aide bien plus conséquente que ce que les deux pays laissent entendre. Un accord gagnant-gagnant, en somme : les Français conservent indépendance et leadership et les Américains s'épargnent une éventuelle polémique sur une nouvelle opération extérieure..

Une réunion le 5 février. L'Union européenne a proposé lundi d'organiser le 5 février à Bruxelles une réunion internationale sur le Mali, a annoncé un porte-parole de la Haute Représentante de l'UE pour la politique étrangère et de sécurité commune, Catherine Ashton. Cette réunion sera organisée conjointement avec l'Union africaine, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et les Nations unies.  

Il faut "mettre le paquet". Alain Juppé, maire de Bordeaux et ancien ministre des Affaires étrangères, a estimé, lundi matin sur Europe 1, que la France et les pays européens devaient "être plus actifs" et "mettre le paquet sur la formation des troupes maliennes".

La reconquête totale. Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a, de son côté, affirmé dimanche que "l'objectif, c'est la reconquête totale du Mali. On ne va pas laisser des poches" de résistance, tout en espérant que la force régionale africaine en cours de déploiement prenne rapidement le "relais" de l'intervention française. Une réponse donnée aux terroristes qui ont pris le site gazier d’In Amenas en otage et demandé l’arrêt des opérations au Mali.